Duel inédit, campagne atypique
Les candidats d’En marche ! et du FN s’affronteront le 7 mai pour le second tour
Les urnes ont livré leur verdict : Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle. Selon le ministère de l’Intérieur, à 23 h 45, le candidat d’En marche! obtient 23,23 % des voix, devant la candidate du Front national (22,83 %). Au coude à coude pour la troisième place, figurent le candidat des Républicains François Fillon (19,75 %) et celui de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon (18,92 %). C’est la douche froide pour le socialiste Benoît Hamon, qui obtient 6,06 %. Ce scrutin a mobilisé, le taux de participation se situant à 78,53 %, selon le ministère de l’Intérieur, contre 79,5 % en 2012.
Ni PS ni LR
Ce match pour l’Elysée entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est inédit : tant Les Républicains que le Parti socialiste sont exclus du second tour. Et, pour la première fois sous la Ve République, la droite est absente au second tour d’une présidentielle. Le réquisitoire contre François Fillon n’a pas attendu la fin de la soirée, Eric Woerth expliquant notamment sur Europe 1 : « Ce n’est pas la droite qui a perdu, c’est Fillon. » Peu après 20 h, Emmanuel Macron a obtenu les ralliements des candidats LR et PS. Benoît Hamon a appelé à voter pour son excollègue au gouvernement pour « faire barrage à l’extrême droite ». François Fillon a, quant à lui, appelé à voter pour son concurrent, « pas de gaîté de coeur », mais parce qu’« il n’y a pas d’autre choix que de voter contre l’extrême droite ». Emmanuel Macron semble en bonne position pour gagner le second tour. L’ex-ministre et banquier serait, à 39 ans, le plus jeune président de la République française. Il confirmerait aussi le pari réussi de son mouvement qui s’est donné pour but de renouveler la vie politique et le clivage gauchedroite. Quant à Marine Le Pen, son score est décevant pour les frontistes qui espéraient qu’elle vire en tête dimanche. « Personne n’est surpris de sa qualification au second tour qui est annoncé depuis des mois par les enquêtes d’opinion », souligne Jean-Yves Camus, spécialiste des extrémismes en Europe. « Sauf que personne ne voit Marine Le Pen présidente, même si elle obtient un saut quantitatif au second tour », ajoute le politologue. Ce premier tour clôt une campagne électorale atypique à onze candidats, sans le président sortant Hollande ni les favoris Juppé, Sarkozy et Valls.