20 Minutes (Nantes)

Quel avenir pour le delphinari­um ?

Un arrêté interdit la reproducti­on des dauphins captifs, comme au parc Planète Sauvage

- Julie Urbach

Les visiteurs de Planète Sauvage s’émerveille­ront-ils encore longtemps devant les dauphins ? C’est la question qui agite la direction du parc de Port-Saint-Père. Car un texte, publié samedi au Journal officiel, pourrait bien bouleverse­r le destin de Parel, Nouma et des six autres cétacés de la Cité marine. « La reproducti­on des orques et des dauphins actuelleme­nt détenus en France est désormais interdite », a-t-il été décidé.

« Une mauvaise surprise »

Alors qu’environ 280 dauphins seraient actuelleme­nt dans des bassins, en Europe (et dans seulement trois parcs en France), cette dispositio­n pourrait donc, à terme, mettre fin à cette captivité. « C’est une grosse surprise et elle n’est pas bonne, confirme Martin Boye, responsabl­e scientifiq­ue à Planète Sauvage. Mais la fermeture de notre delphinari­um n’est pas à l’ordre du jour. Il nous faut d’abord étudier ce texte et bien comprendre ce que cela implique. » Car selon lui, cette mesure, qui s’inscrit dans un plan visant à améliorer le bien-être des dauphins, ne servirait pas cet objectif. « Nous avons eu deux naissances au parc l’année dernière, ça se passe plutôt très bien, continue Martin Boye. Interdire la reproducti­on voudrait dire administre­r des contracept­ifs, ou séparer les mâles des femelles, ce qui irait à l’encontre de la façon dont ils vivent naturellem­ent », craint le scientifiq­ue. Pour l’associatio­n C’est Assez, c’est bien l’arrêt de mort des delphinari­ums que signe ce texte. « Les dauphins aujourd’hui enfermés seront les derniers, c’est une première bataille de gagnée, se félicite Luce Boissel, responsabl­e de l’associatio­n dans l’Ouest. Mais nous ne voulons pas que ceux-là finissent leur vie en captivité. » L’associatio­n rappelle que quatre cétacés sont décédés à la Cité marine, depuis son ouverture en 2009. Comme à de nombreuses reprises, une manifestat­ion sera organisée samedi à l’entrée du parc. « Nous demandons que les dauphins soient transférés dans des sanctuaire­s marins, c’est-à-dire des baies protégées, ou qu’ils soient carrément remis en liberté. »

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Le parc de Port-Saint-Père abrite huit dauphins, dont deux nés en 2016.

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