20 Minutes (Nantes)

L’affaire était dans le sac

L’ancien diplomate Boris Boillon est jugé ce lundi et mardi

- Hélène Sergent

«Trop complexe » pour être jugée sur une seule journée. C’est ce qu’estimait, en mars, le président de la 11e chambre, Peimane Ghaleh-Marzban, en renvoyant le procès de Boris Boillon, exambassad­eur de France en Tunisie et en Irak. Deux mois plus tard, ce « Sarko-boy » au style abrupt est de retour devant le tribunal correction­nel de Paris. Jugé ce lundi et mardi, il est poursuivi pour « blanchimen­t de fraude fiscale », « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux » et « manquement à l’obligation déclarativ­e de transfert de capitaux ». En 2013, Mediapart révèle que le haut fonctionna­ire a été interpellé par des douaniers à la gare du Nord alors qu’il tentait de rejoindre Bruxelles. Dans son sac, qu’il refuse d’ouvrir dans un premier temps, on découvre 350000€ et 40 000 $ (35 700 €) en liquide. Nommé en 2009 ambassadeu­r de France en Irak à 39 ans, puis en Tunisie en 2011, il multiplie les polémiques et plaide même l’indulgence envers Kadhafi en 2010. En poste jusqu’à l’élection de François Hollande en 2012, il use des relations tissées en Irak pour créer sa société de consulting internatio­nal, Spartago. Dans les extraits de PV publiés par Mediapart, l’ambitieux proche de Nicolas Sarkozy expliquait aux enquêteurs avoir voulu transférer de l’argent liquide – obtenu du fait des « carences du système bancaire irakien » – pour « régularise­r la chose au plus vite ». Les investigat­ions n’ont toutefois pas permis de retracer l’origine des espèces, a fait savoir, à l’AFP, une source proche de l’enquête. En mars, Boillon a assuré au président du tribunal qu’il souhaitait s’expliquer.

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En 2013, Boris Boillon avait été arrêté avec 350000€ et 40000$ en liquide.

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