De la tête et des épaules
Le mouvement du président Macron remporte une large victoire au premier tour et devrait obtenir une forte majorité à l’Assemblée.
Dix sur dix. C’est un sans-faute qu’a réalisé La République en marche en Loire-Atlantique. Le mouvement d’Emmanuel Macron est arrivé en tête dimanche soir dans la totalité des circonscriptions du département à l’issue du premier tour des législatives. Et ce, à chaque fois largement devant, à l’image de François de Rugy qui totalise plus de 45 % des voix. « Cela montre le souhait de renouvellement et la forte envie de changement, se félicite Valérie Oppelt, référente du mouvement. Nous avons stoppé le clivage gauche-droite. »
Des duels avec FI et LR
Alors qu’il n’y aura aucune triangulaire dimanche prochain, en raison d’une importante abstention (un électeur sur deux n’a pas voté), les candidats de La République en marche affronteront plusieurs candidats de la droite. Fortement distancés, et même dans leurs bastions (Franck Louvrier ne réalise que 20,67 % des voix sur la circonscription de La Baule, la seule à droite en 2012), Les Républicains se maintiennent cependant dans la moitié des circonscriptions et appellent à « la mobilisation des électeurs », même si le combat sera très rude. Il faudra aussi compter sur La France insoumise dont quatre candidats seront présents dimanche. Au premier tour de la présidentielle, le parti de Mélenchon avait raflé la 2e place dans le département, derrière La République en marche, et a réussi à transformer l’essai, même si ses scores régressent. Mais cette soirée sonne aussi comme une grosse claque pour le PS, qui détenait depuis 2012 huit circonscriptions sur les dix. Si le sortant Michel Ménard (5e circo) se qualifie de justesse, Karine Daniel, qui avait pris la succession de Jean-Marc Ayrault l’an passé, devra quitter son siège. « La vague de la majorité présidentielle traduit notre échec à nous réinventer », réagit-elle. Les deux députés PS sortants Sophie Errante et Yves Daniel sont en tête, mais c’est parce qu’ils avaient, depuis, obtenu l’étiquette LREM. C’est en tout cas ce qu’ont rétorqué beaucoup de candidats battus, dimanche soir.
C’était probablement le seul QG où les militants ne faisaient pas la soupe à la grimace. La République en marche (LREM) est arrivé largement en tête du premier tour des élections législatives, dimanche, avec plus de 27,65 % des voix selon les résultats du ministère de l’Intérieur à 23 h 30 (31,98 % en comptant les voix du MoDem). Le parti fondé il y a un an par Emmanuel Macron pourrait ainsi obtenir 390 à 445 députés sur 577, nettement au-dessus de la majorité absolue (289 sièges). Ravie, Patricia a guetté les candidats présents, dont Laetitia Avia, qu’elle a prise en photo. « Je suis contente, c’est un très bon résultat », a souri cette militante de la première heure. « La bonne surprise, c’est le score du FN et de La France insoumise », a ajouté Alexis (lire ci-dessous). Alors que plus d’un électeur sur deux a boudé les urnes, l’abstention est revenue dans la plupart des discours, même si le sujet a été assez vite évacué.
« Ce résultat invite à l’humilité et à la responsabilité. » Catherine Barbaroux, présidente par intérim de LREM
Devant des dizaines de candidats en rang d’oignons, Catherine Barbaroux, présidente par intérim de LREM, a affirmé que « ce résultat invite à l’humilité et la responsabilité ». « Au second tour, on ira chercher les indécis et les abstentionnistes, il y aura moins d’abstention », a voulu croire Patricia. Déjà sur le pied de guerre, le parti doit annoncer dès ce lundi s’il retire des candidats dont le maintien pourrait favoriser le Front national en cas de triangulaires.