Les handicapés passent le brevet de secourisme
En France, seules 21 personnes handicapées, dont sept Nantais, ont le brevet de secourisme
Il appartient à la « population des secouristes » et il en est « fier ». Christian, 58 ans, détient depuis trois jours le brevet Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1), la formation de base aux premiers secours. Si 27 % de la population en est titulaire, le retraité nantais a un petit truc en plus : il fait partie des 21 premières personnes handicapées en France à l’avoir décroché. Avec six autres participants tétraplégiques et paraplégiques, il a suivi l’une des toutes nouvelles formations ouvertes à ces publics, vendredi, à l’hôpital Saint-Jacques du CHU de Nantes.
Expliquer les gestes
« Une personne handicapée peut aussi sauver des vies , avec sa voix », assure le lieutenant Thierry Gautreau, en charge du secourisme à l’union des sapeurs-pompiers de Loire-Atlantique. Comment ? Tout simplement en connaissant et en expliquant à quelqu’un d’autre des gestes qu’elle ne peut réaliser elle-même. Ce changement a été publié au Journal officiel le 11 mars. « Le plus dur, c’est de ne pas céder à la panique, détaille Christian, en fauteuil depuis 40 ans. Il faut utiliser des mots précis pour bien se faire comprendre. Le secourisme, c’est super important dans la vie. » Pour l’instant, seules trois formations ont eu lieu à Arles, Marseille et Nantes. Mais l’objectif est de faire grimper le nombre de personnes formées tout en faisant évoluer les mentalités des uns et des autres. « Ça donne une confiance en soi supplémentaire, confirme Orlane, 49 ans. Je ne pensais pas que j’étais capable d’agir de la sorte. » Une nouvelle session sera organisée à Nantes fin juin, mêlant personnes debout et en fauteuil. A l’image de celles qui pourront, désormais, se tenir un peu partout en France.