20 Minutes (Nantes)

Le défi Ultimes du skipper Thomas Coville

Le skipper prend le départ d’une course entre des bateaux et le Queen Mary 2

- Propos recueillis par David Phelippeau

Dimanche, à 19 h, à Saint-Nazaire, des milliers de personnes vont pouvoir contempler une scène extraordin­aire. Le célèbre paquebot du Queen Mary 2 va s’élancer pour rejoindre New York avec, à ses côtés, quatre « petits » trimarans dirigés par des stars de la voile : François Gabart, Thomas Coville, Francis Joyon et Yves Le Blévec. Cette course, qui répond au doux nom de « The Bridge », est évidemment inédite dans l’histoire de la voile. Thomas Coville, recordman du tour du monde en solitaire le 25 décembre 2016 en moins de 50 jours, présente cette épreuve pour le moins atypique.

Que représente, pour vous, la course contre le Queen Mary 2 ?

La confrontat­ion avec le Queen Mary 2 est symbolique, mais pas sportive. Moi, je ne me bats pas contre des bateaux à moteur. Je me bats en équipage contre d’autres Ultimes. Le fait qu’on soit nombreux à bord (six équipiers par bateau) va encore plus resserrer le jeu, car on va pousser les machines pour arriver à l’extrême. La bagarre va être bien agressive.

Cette course va aussi vous permettre de vous jauger dans l’optique du tour du monde des Ultimes en 2019 ?

Clairement. Toutes ces courses nous servent à engranger des datas, à savoir où se situe chaque bateau, à connaître où sont nos points forts et nos points faibles. Ce n’est pas que « The Bridge » n’est pas un objectif, mais c’est une première confrontat­ion. Avec cet événement, on est en train de construire l’histoire de la course au large, avec un autre format de bateaux et un autre format de course car NewYork, c’est sept jours. La planète, cet hiver, c’était 49 jours. On montre grâce à la technologi­e que la course au large se réinvente.

C’est impossible pour vous de battre le Queen Mary 2 sur ce parcours d’environ 5 800 km ?

Ça serait possible, si on faisait un run tout droit. Lui va tout droit, il ne fera pas un mile supplément­aire car c’est du gazole à payer en plus. Lui, c’est économique. Le bateau à voile, par définition, joue avec le vent. La nature fait qu’il y a l’anticyclon­e des Açores qui est au milieu du parcours. En vitesse de pointe, on ira plus vite que lui, mais on fera plus de miles que lui. En attendant, la carte postale des quatre ultimes et du Queen Mary 2 va faire le tour du monde !

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Coville attend avec impatience cette bataille contre les trois autres Ultimes.

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