Park Chu-young a filé à l’anglaise
Le Sud-Coréen devait s’engager à Lille et a terminé à Arsenal
Pour un entraîneur qui passe ses étés à pleurer parce qu’il se fait braquer ses meilleurs joueurs, il fallait oser. Mais oui, c’est bien Arsène Wenger qui a réalisé le coup le plus sale dans l’histoire du mercato. Quand, à l’été 2011, Arsenal a chipé le Sud-Coréen Park Chu-young, qui était sur le point de s’engager avec Lille. Après le doublé coupe-championnat, le Losc, qui vient de perdre Sow, Cabaye et Gervinho, jette son dévolu sur Park, auteur de trois bonnes saisons à Monaco. Le 26 août, tout semble bouclé entre les deux clubs pour un transfert autour de 3,5 millions d’euros. « On reçoit le joueur, en compagnie de son agent et d’un traducteur, car il parlait très mal l’anglais, raconte l’ancien président lillois Michel Seydoux. On lui fait passer une première série de tests physiques et on le ramène à l’hôtel. On s’était mis d’accord sur le contrat. Il n’y avait plus qu’à signer, le lendemain. » Sauf que le 27 au matin, lorsqu’un émissaire des Dogues rejoint l’hôtel, il n’y a plus personne. « On apprend, par la concierge, que le joueur, son agent et le traducteur ont pris le train de 7h15 pour Londres, pour signer à Arsenal, se rappelle l’ex-dirigeant. Ils sont partis comme des voyous, sans payer leurs chambres. C’est le Losc qui a dû régler la note. La classe jusqu’au bout ! »
« J’étais sur le cul »
Pendant la nuit, Arsène Wenger a passé un coup de fil et sorti le chéquier. Une rallonge de 500 000 € sur le transfert et un salaire de 190 000 € par mois, pas loin de deux fois plus que ce qu’il aurait touché à Lille. « J’étais sur le cul », avoue Michel Seydoux. Si les qualités humaines de Park sont remises en cause, Wenger en prend aussi pour son grade. « Honte à toi, Arsène », titre même la presse anglaise. Finalement, le passage du buteur chez les Gunners tourne à l’échec : sept bouts de match en quatre ans, des prêts foireux et un retour au pays en 2015. « Si Park n’a pas voulu signer à Lille, c’est qu’il ne devait pas être fait pour nous, conclut Seydoux. On a gagné de l’argent en ne dépensant pas le prix de son transfert. Monaco a aussi récupéré 500 000 € en plus. Le moins bien loti de l’histoire aura été Arsenal, car Park n’y aura pas beaucoup joué. »