20 Minutes (Nantes)

« Une guerre psychologi­que »

Camille, Angevin de 25 ans, a réussi la formation très sélective d’agents de joueurs

- David Phelippeau

Il fait partie des trois « rescapés » de la promotion nantaise 2016-2017 de l’école des agents de joueurs de football profession­nel (EAJF). Camille Semet, 25 ans, a le diplôme en poche. « Mon premier rêve [son métier actuel qu’il ne souhaite pas divulguer] s’est éteint, mon deuxième rêve était le métier d’agent ! », raconte cet Angevin, qui travaille en région parisienne. Lorsque Camille explique qu’il se lance dans la formation d’agent, le scepticism­e règne autour de lui. Seul contre tous. « Personne n’a cru en moi, on m’a dit que c’était un projet farfelu. Même ma femme n’y croyait pas… Elle n’était pas enthousias­te. “Pourquoi toi, tu serais licencié ?”, me disait-elle. » D’autant que la formation a un coût financier (« 4 000 € en tout ») et demande un investisse­ment personnel sans faille pendant plusieurs mois. « C’était tant mieux pour moi, car j’ai voulu prouver que j’étais capable d’avoir la licence ! » Pour l’obtenir, Camille ne compte pas ses heures à mesure que l’examen final se rapproche. « De huit à dix heures par jour à la fin, c’était une vraie guerre psychologi­que ! » Camille s’infuse les règlements et statuts de la LFP, de la FFF et de la Fifa. En tout, plus de 2 000 pages. « Au mot près… »

Un deuxième téléphone

Le 8 avril, son « rêve » prend forme. 17/20. Licence d’agent validé. Mais, le plus dur commence. Le monde des agents n’est pas le plus simple à intégrer. Les places sont chères. Le réseau prime et les portes ne sont souvent pas simples à ouvrir. « Je le travaille depuis quelques mois déjà, explique Camille, père d’un enfant. Je compte beaucoup sur le bouche-àoreille. » A ce jour, il ne collabore pas encore avec des agents. « Je travaille avec des intermédia­ires qui m’aident beaucoup à ouvrir des portes… » Camille possède déjà des mandats (pour certains pays) de joueurs, dont un Français (dont il préfère taire le nom). A-t-il déjà gagné de l’argent ? « Je ne suis pas pressé d’en gagner, répond-il étrangemen­t. Il ne faut pas être pressé par l’appât du gain, car sinon vous foncez dans le mur… » Avant d’avouer finalement que son objectif est de « réussir à en vivre ». En attendant, Camille passe le plus clair de son temps au téléphone, « au moins trois heures par jour » . Un de ses premiers investisse­ments d’agent ? « Je me suis acheté un deuxième téléphone… » Le début d’une autre guerre psychologi­que.

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Ce n’est pas sur le terrain mais au téléphone que Camille passe son temps.

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