20 Minutes (Nantes)

« ‘‘Grand Froid’’, un western gelé fort excitant »

Cette comédie à l’humour noir réunit Jean-Pierre Bacri et Arthur Dupont

- Propos recueillis par Caroline Vié

La mort devient drôle dans Grand Froid de Gérard Pautonnier. Dans ce premier film, JeanPierre Bacri et Arthur Dupont sont les employés d’une entreprise de pompes funèbres au bord de la faillite dirigée par Olivier Gourmet. Un cadavre inespéré à « livrer » dans un cimetière paumé va les entraîner le temps d’un road-movie en corbillard au coeur de paysages gelés. L’humour est sombre, mais il n’y a rien de glauque dans cette histoire inspirée du roman Edmond Ganglion et fils de Joël Egloff (Gallimard), dont l’atmosphère n’est pas sans rappeler celle des oeuvres d’Aki Kaurismäki. Pour 20 Minutes, le duo revient sur son expérience au pays des croque-morts.

Qui sont vos personnage­s ?

Jean-Pierre Bacri : J’incarne un homme terrifié à l’idée de vieillir. Il étudie ses rides dans la glace et a peur de perdre ses cheveux. Rien à voir avec moi !

Arthur Dupont : Je campe un jeune homme qui découvre le métier de croque-mort. Contrairem­ent au personnage de Jean-Pierre, le mien déborde d’énergie avec un côté un peu chien fou.

C’est le décalage entre vos deux caractères qui vous a attirés ?

J.-P. B. : Nous avions forgé une vraie complicité sur Au bout du conte d’Agnès Jaoui et nous étions donc heureux de nous retrouver pour un scénario original et maîtrisé, dont la qualité était surprenant­e pour un premier film. Il y a un aspect western gelé fort excitant.

A. D. : Le ton de ce film et son humour noir détonnent dans la production française actuelle. Des répliques comme « La mort, ce n’est pas contagieux, c’est héréditair­e » valent leur pesant d’or. Pour vous, c’est cela, l’humour noir ?

J.-P. B. : Absolument. Dans Grand Froid, le rire est un réflexe de défense face à la peur de la mort. Cela fait un bien fou de s’amuser de quelque chose d’effrayant et c’est intéressan­t d’entendre ce type de réaction dans la salle.

A. D. : Le rire naît de la gêne devant un sujet tabou. Tout le monde a eu l’occasion de fréquenter des enterremen­ts et des entreprise­s de pompes funèbres. Il est donc facile de s’en amuser.

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Les deux personnage­s travaillen­t dans une société de pompes funèbres.

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