20 Minutes (Nantes)

Finis les bâtons dans les roues

- B. V.

C’était le 23 mai dernier. A 32 km de l’arrivée de l’étape reine du Giro, Tom Dumoulin, leader de la course, lâchait son vélo sur le bord de la route pour assouvir un besoin naturel. Un « problème gastrique » qui aurait dû l’éliminer de la grande bataille entre les leaders, et lui faire perdre le Tour d’Italie. Sauf que non : personne parmi les Nibali, Quintana, Zakarin ou Pinot n’a attaqué. Le vélo est devenu un sport de garçons bien éduqués. A se demander où est passé le vice.

« Moins de bad boys »

« Dès qu’on n’est pas politiquem­ent correct, on est stigmatisé par toute la bien-pensance ambiante, tranche le coureur de la BMC Amaël Moinard. Tout le monde a peur du négatif en termes de com. Avec les réseaux sociaux, tout va vite. Il y a un climat de méfiance. » D’autant plus que, pour la première fois cette année, l’intégralit­é des étapes du Tour de France, qui commence samedi, va être diffusée sur Eurosport. La moindre tentative de petite triche sera mondialeme­nt diffusée. Et pénalisée par un paquet d’arbitres présents sur la course. « On essaye de redorer un blason, poursuit l’ancien coureur Steve Chainel. On est enfin débarrassé du dopage, on ne va pas tout gâcher en s’attaquant pendant qu’untel chie ou qu’un autre pisse. On arriverait vraiment à la fin du vélo. » Le peloton est devenu une famille, une bande de potes avec quelques inimitiés au milieu, tout au plus. « Il y a de moins en moins de bad boys, confirme Moinard. C’est plus lisse, plus mature. Personne n’a envie d’être le vilain petit canard. »

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Le très respectueu­x Amaël Moinard.

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