20 Minutes (Nantes)

« Il y a un manque d’informatio­ns »

La journalist­e revient sur le passage à onze vaccins obligatoir­es pour les enfants

- Propos recueillis par Anissa Boumediene *Les vaccins déjà obligatoir­es sont ceux contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyéli­te (DTP). Les nouveaux seront ceux contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, la bactérie Hae

Promise au début de l’été, l’entrée en vigueur des onze vaccins obligatoir­es pour les enfants* sera effective à partir du 1er janvier, a précisé, jeudi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Une mesure sur laquelle revient Lise Barnéoud, journalist­e scientifiq­ue et auteure de Immunisés ? Un nouveau regard sur les vaccins (éd. Premier Parallèle).

Ce passage à onze vaccins est-il une bonne mesure selon vous ?

Là où la ministre n’a pas tort, c’est que, dans les faits, la grande majorité des enfants sont déjà vaccinés contre les huit maladies dont le vaccin va devenir obligatoir­e. Autant de vaccins qui permettent une protection collective de la population, en empêchant la transmissi­on de ces maladies, là où le DTP, lui, est un vaccin très « égoïste » et n’offre qu’une protection individuel­le. Cela permet d’éviter que se reproduise­nt des épidémies de rougeole, par exemple, dues à une baisse de la couverture vaccinale. En revanche, la manière de procéder n’est pas la meilleure : les parents ont besoin de comprendre l’intérêt de la vaccinatio­n de leurs enfants, pas d’y être contraints.

Les vaccins combinés pour les jeunes enfants sont-ils sûrs ?

Certains parents s’inquiètent de la dose de virus et d’adjuvants à base d’aluminium administré­e via les vaccins multiples à de jeunes enfants, dont le système immunitair­e n’est pas encore à maturité. Mais, en même temps, un vaccin hexavalent [qui protège contre six maladies] contient moins d’adjuvants que six vaccins séparés contre les mêmes maladies. Ce n’est pas tant la dose d’aluminium injectée que la taille des particules qui pose problème : plus elles sont petites et plus elles peuvent potentiell­ement migrer dans le corps et vers le cerveau. Ce qu’a étudié le Pr Romain Gherardi, qui a établi un lien entre adjuvant aluminique et syndrome de fatigue chronique. Les autorités devraient entendre ces craintes et favoriser les recherches scientifiq­ues indépendan­tes.

Comment rendre la confiance aux Français ?

La vaccinatio­n est aujourd’hui un procédé fiable et qui comporte extrêmemen­t peu de risques. Or, le manque d’informatio­ns sûres, claires et complètes sur les vaccins alimente les craintes. On devrait pouvoir accéder en trois clics à toutes les informatio­ns sur chaque vaccin.

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La mesure entrera en vigueur à compter du 1er janvier.

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