Des migrants tentent d’obtenir un diplôme
Des dizaines de jeunes migrants effectuent aussi leur rentrée
Comme 276 662 élèves en LoireAtlantique, il reprend le chemin de l’école ce lundi. Sauf que lui ne rentrera pas ce soir chez ses parents pour leur raconter sa première journée au lycée. Boubacar*, 16 ans, fait partie des mineurs étrangers isolés dont le nombre explose en France, et à Nantes. S’il entre en classe de 2de aujourd’hui « sans stress », le jeune migrant a dû s’accrocher. Comme les 413 autres ados actuellement pris en charge par le conseil départemental qui, via une association, s’occupe de les scolariser.
Objectif diplôme
« Ma première semaine au collège, je me perdais, c’était immense, se rappelle Boubacar. Surtout que j’ai commencé bien après tout le monde, en octobre... ». Arrivé de Guinée en 2016, le garçon a d’abord attendu sept mois « à ne rien faire » dans un hôtel. Car si l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans en France, l’inscription n’est pas automatique. Le temps (appelé « recueil provisoire ») pour l’administration de vérifier âge, parcours, et niveau de ces ados. « Un jour, on m’a donné un carton bleu, ça voulait dire que c’était bon, se souvient Boubacar, qui loge en foyer. Ensuite, mon seul objectif était le brevet. Je l’ai fait et j’en suis fier. » Malgré les difficultés, « 95% des jeunes mineurs isolés que l’on suit obtiennent un diplôme et apprennent le français, car ils savent que c’est comme ça qu’ils s’en sortiront », se félicite Karine Boussonnière, chef du service éducatif à l’association Saint-Benoît Labre. Le système éducatif public manquant parfois de réactivité, les mineurs isolés sont souvent scolarisés dans des établissements privés. Comme Ousmane*, 18 ans, qui a même obtenu une médaille au concours du meilleur apprenti en électricité. « Je ne comprenais pas tout mais j’étais bon pour la pratique, sourit-il. C’est un professeur qui m’a fait confiance, dès la rentrée. J’y repense souvent. Ça me motive pour aller jusqu’au bout. »