20 Minutes (Nantes)

Les clés du succès pour les créatifs

Quels débouchés profession­nels pour les étudiants à la sortie des écoles d’art ?

- Louise Gully

«Du coup, tu vas devenir professeur d’arts plastiques ? » Les clichés ont la vie dure pour les étudiants en art. Pourtant, la liste des métiers possibles après les études est longue : designer, graphiste, architecte d’intérieur, conservate­ur, galeriste, etc. Et certains domaines embauchent plus que d’autres. « Si l’on s’en tient aux écoles supérieure­s d’art publiques, on compte en France environ 12 000 étudiants en art et en design, dans 45 établissem­ents répartis sur 55 villes », énumère Emmanuel Tibloux, directeur de l’Associatio­n nationale des écoles supérieure­s d’art (Andea). Les filières artistique­s attirent de plus en plus, mais il ne faut pas se bercer d’illusions : « Si le pays propose de nombreux dispositif­s de soutien à la création artistique, les conditions économique­s des artistes restent généraleme­nt modestes et précaires, à de rares exceptions près », prévient le directeur. Pour jouer la sécurité, privilégie­z la voie de la médiation culturelle « dans des projets associatif­s ou des centres d’art. Il y a aussi des débouchés vers les métiers techniques (régisseur d’exposition, monteur, etc.) », commente Jean-Pierre Simon, directeur de la Villa Arson à Nice (Ecole nationale supérieure d’art). Parallèlem­ent, une partie des diplômés continuent de se tourner vers l’enseigneme­nt « pour avoir un revenu stable et pratiquer leur art à côté », explique le Niçois.

Porter son propre projet

« Les métiers du design et de la communicat­ion visuelle, notamment liés à Internet, continuent de se développer », remarque Emmanuel Tibloux. Concernant l’architectu­re d’intérieur, c’est aussi le design qui a la cote, selon Patricia Lasserre, directrice du Cread (une école d’enseigneme­nt supérieur en architectu­re) à Lyon : « Les cabinets de tendances embauchent ainsi que le secteur du luxe. Les designers lumière, graphique et produit y sont très recherchés. » Pour Aurélia Granier, diplômée du Cread, « dans ce milieu, c’est avant tout la personnali­té qui fait la différence. Il faut savoir à la fois vendre et communique­r ». La persévéran­ce et le travail portent leurs fruits, puisque « 80% des jeunes sont embauchés en sortie d’école grâce aux stages », d’après Patricia Lasserre. Les profession­nels s’accordent sur un point : pour percer, l’essentiel est de créer, porter et développer son propre projet artistique.

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Une élève de l’Ecole Boulle à Paris concentrée sur son ouvrage.

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