Malgré l’épidémie, certains Ardéchois résistent encore et toujours aux vaccins
Dans un village d’Ardèche, six cas groupés de rougeole ont été recensés cet été
Cet été, Ardoix, un paisible village du nord de l’Ardèche, a fait parler de lui après l’apparition de six cas groupés de rougeole (lire l’encadré). Les malades n’étaient pas vaccinés. Sauf que, pour lutter contre la réapparition de foyers épidémiques, « le seul traitement efficace existant est la vaccination », insiste l’agence régionale de santé (ARS) Auvergne Rhône-Alpes. En France, la couverture vaccinale globale est de 80 %, mais, dans certains départements, l’opposition aux injections préventives est plus forte qu’ailleurs. Comme en Ardèche où la couverture vaccinale ne s’élève qu’à 71 %.
« Pas la seule réponse »
« Je ne suis pas certaine que les vaccins soient la seule réponse à la réapparition de ces vieilles maladies », avance Amandine, une maman de 38 ans croisée à la sortie de l’école d’Ardoix. A ses yeux, « l’hygiène alimentaire et la pollution environnementale doivent jouer. Alors, en dehors des trois vaccins obligatoires, je n’ai rien fait d’autre pour mon fils. » Sa méfiance vient principalement de sa crainte des effets secondaires : « Pour certains vaccins, je ne sais pas si les conséquences sur les tout-petits sont vraiment mesurées. » Un sentiment que partage Nathalie, plutôt contrariée par l’entrée en vigueur, au 1er janvier, des onze vaccins obligatoires pour les enfants. « Avec trois vaccins, c’était déjà suffisamment compliqué de gérer les rappels, alors avec huit nouveaux vaccins… » Amandine, elle, peste contre le bienfondé cette mesure. « C’est pour satisfaire le lobby pharmaceutique. A croire qu’ils ont des vaccins à écouler. Mais franchement, l’Etat n’a pas à imposer quoi que ce soit pour la santé de nos enfants. En tant que parents, nous en sommes responsables. » Une opposition que ne comprend pas vraiment Christian. « C’est un phénomène de mode d’être anti-vaccins. On a tous été vaccinés gamins et je le fais avec mes enfants pour les protéger. Les gens font ce qu’ils veulent, tant que cela ne vient pas toucher mes petits », prévient ce papa de 37 ans. Pour éviter la survenue d’autres cas de rougeole, l’ARS compte profiter de cette période de rentrée scolaire pour « rappeler aux familles les recommandations vaccinales et inciter ceux qui ne l’auraient pas déjà fait à se faire vacciner ». Un message qui n’est visiblement pas encore passé à Ardoix, où, à l’école, aucune information sur le sujet n’a encore été transmise aux parents.