La sonde spatiale Cassini à l’heure de la casse
Après treize années en orbite autour de Saturne, la sonde américaine vit ses derniers instants
Bye-bye Cassini. Ce vendredi, à 12h31 heure de Paris, la sonde spatiale américaine pénétrera dans les hautes couches de l’atmosphère de Saturne, pour s’y désintégrer quelques minutes plus tard. Le point final d’un voyage hors norme commencé vingt ans plus tôt. Au décollage, en 1997, la sonde spatiale s’embarquait pour un voyage de onze années. Sept pour arriver jusqu’à Saturne et quatre à tourner autour de la planète aux anneaux et de ses lunes. « Mais, passé ce délai, Cassini était toujours en forme, la mission a donc pu être prolongée », indique Olivier Sanguy, de la Cité de l’espace à Toulouse. Parce que, aussi, elle en valait pleinement la peine d’un point de vue scientifque.
Découvertes étonnantes
Selon un décompte de la Nasa, la mission Cassini-Huygiens (du nom du petit engin spatial qu’elle transportait) a déjà donné lieu à 3948 publications scientifiques et a révolutionné les connaissances sur Saturne. « En se posant sur Titan, le plus grand satellite de Saturne, le module Huygens a révélé des paysages étonnants, proches de ceux que l’on connaît sur Terre, explique l’astrophysicien Bruno Bezard, de l’Observatoire de Paris. Des immenses champs de dunes vers l’équateur et les tropiques, des lacs et des mers de méthane, ou encore des chaînes de montagnes. Pour autant, et c’est ce qui est fascinant, les acteurs chimiques ne sont pas du tout les mêmes. Sur Titan, le méthane liquide, par exemple, joue le même rôle que l’eau sur Terre. » La sonde a aussi pu observer Encelade, un satellite plus petit, lui, qui possèderait « presque tous les ingrédients nécessaires à la vie », signalait en avril la Nasa. Quant à Saturne même, « on suppose un lien de parenté entre ses anneaux, composés à 98 % de particules de glace, et ses satellites, les premiers ayant engendré les seconds, raconte Sandrine Guerlet, astrophysicienne au Laboratoire de météorologie dynamique. Mais cela pourrait aussi marcher en sens inverse, puisque les anneaux pourraient trouver leur origine dans la désintégration d’anciens satellites ou de comètes. » L’un des grands mystères reste justement l’origine des anneaux de Saturne. En plongeant au plus près de la planète, Cassini pourrait apporter des éléments de réponses. Un dernier cadeau et une sortie honorable pour la sonde arrivée à court de carburant.
Sur 20minutes.fr LIVE Le plongeon de la sonde Cassini