« La première dame française a toujours été un maillon faible »
Alors que la place de l’épouse du président de la République reste une source de questionnements, Joëlle Chevé publie ce mercredi L’Elysée au féminin, de la IIe à la Ve République (Editions du Rocher).
Que faites-vous découvrir au lecteur dans votre ouvrage ?
Au cours de mes recherches, j’ai été étonnée de voir que le rôle des femmes des gouvernants n’avait pas bougé d’un iota du Directoire [1795-1799] à la Ve République [à partir de 1958]. Non élues, elles assurent une fonction de représentation, de bonnes oeuvres, de réception dans les palais de la République qui se perpétue pendant deux cent cinquante ans, alors que la condition des femmes dans la société a évolué.
Qu’est-ce qui unit ces femmes ?
D’une certaine façon, la première dame est une sous-citoyenne. Elle ne peut s’exprimer sur le plan politique, ni divorcer sans le consentement de son mari, ni même porter plainte en raison de l’immunité présidentielle. La première dame a toujours été le maillon faible, car lorsqu’on veut attaquer le président, on commence par sa femme.
Brigitte Macron s’inscrit-elle dans la notion de « couple présidentiel » lancé par Nicolas Sarkozy ?
Oui, par la fusion qui l’unit à son mari, mais sans lui faire d’ombre. Elle a compris l’étroitesse de sa marge de manoeuvre et va faire très attention.