« Tortues à l’infini » a tout d’un succès fulgurant
L’auteur de « Nos étoiles contraires » sort un nouveau roman, « Tortues à l’infini »
L’auteur du génial Nos étoiles contraires (Nathan), John Green, revient avec un nouveau roman : Tortues à l’infini (Gallimard Jeunesse), paru mardi. Une histoire d’amitié entre deux filles et un garçon, lycéens américains d’aujourd’hui. Le titre, mystérieux, fait référence à la cosmogonie hindoue selon laquelle la Terre repose en équilibre sur une immense carapace de tortue. Tortues à l’infini, que son auteur a mis cinq ans et demi à écrire, est moins spectaculaire, moins dramatique aussi que Nos étoiles contraires, même si on retrouve beaucoup des ingrédients des romans de John Green : l’amitié entre lycéens, la naissance du sentiment amoureux, la quête d’identité, la résilience. Sans rien dévoiler de l’intrigue, on confiera qu’il y a, bien sûr, une maladie – une légère névrose en réalité –, et quelques accidents sans lesquels on ne serait pas dans un roman de John Green. Le trouble dont souffre l’héroïne – une phobie des microbes – a longtemps affecté l’auteur lui-même, sans qu’il n’ose jamais l’évoquer jusqu’alors. C’est aussi une histoire qui se déroule à Indianapolis, la ville où John Green a vu le jour le 24 août 1977.
Style simple et direct
Aza, Daisy, qui écrit des fanfictions sur les amours imaginaires de Rey et de Chewbacca dans « Star Wars », et Davis, issu d’une famille richissime et dont le père a mystérieusement disparu, sont des personnages sans qualités particulières mais sans vrais défauts non plus. Leurs réactions trouvent toujours une justification, ce qui finit par les rendre attachants. Le style est simple et direct, l’écriture efficace, prenante. Comme son héroïne, John Green est prude dans son évocation des sentiments, ce qui lui vaut parfois quelques commentaires désobligeants. Mais ses fans s’en accommodent. Ils aiment ces personnages tout en chair et en émotions, où même le gosse de riche est séduisant car il est cultivé et attentionné. A travers une enquête d’abord introspective, pleine de noeuds maniaco-dépressifs à démêler, l’intrigue devient policière avec la disparition mystérieuse de Davis, et se révélera salutaire. Les personnages auront grandi et mûri en commençant leur ascension vers l’âge adulte. Les plus jeunes lecteurs (à partir de 11 ans) rêveront de leur ressembler un jour. Et ceux qui ont leur âge ou qui sont plus âgés s’identifieront sans peine, car on repose tous en équilibre plus ou moins stable sur des tortues à l’infini.