T’as le blues, coco ? Mets-t’en plein la lampe
La luminothérapie est efficace contre la dépression hivernale
En plus de la bruine et du temps frisquet, dimanche, il fera nuit à 17h35. Un changement d’heure qui marque pour certains l’apparition des symptômes de la dépression hivernale : grosse fatigue, blues, boulimie… « En France, ils sont entre 0,4 et 2 % à en souffrir », indique Christian Even, psychiatre à Paris. Depuis 2015, heureusement, une solution sans effet secondaire s’est démocratisée : la luminothérapie. Elle consiste à s’exposer chaque jour à une lumière artificielle blanche, mimant celle du soleil, pour stimuler la production d’hormones de la vigilance et de la forme et pour bloquer celle du sommeil (la mélatonine). On peut en bénéficier dans des centres ou à domicile, grâce à des lampes devenues abordables (entre 70 et 200 €). Selon des études, la luminothérapie serait efficace pour trois patients sur quatre. Y compris ceux suivis pour des dépressions lourdes, mais aussi des troubles affectifs saisonniers (TAS). « Pour les dépressifs, la luminothérapie est utilisée dans un but thérapeutique, souligne François Duforez, médecin du sommeil à l’Hôtel-Dieu de Paris (4e). Pour ceux qui ont moins d’énergie, c’est du préventif, car on stabilise l’humeur. »
Une norme européenne
La lumière n’a toutefois pas les mêmes effets sur chacun. « Certains sont plus sensibles que d’autres. Pour un meilleur confort, prenez une lampe avec un variateur [et un marquage CE médical] », conseille le médecin. Inutile de porter des lunettes de soleil ou de planter son regard dans celui de sa lampe miracle (une distance de sécurité entre 20 et 30 cm est recommandée). « Il faut qu’elle reste dans le champ visuel à 180 degrés », insiste le spécialiste du sommeil. Et, « pour avoir une pertinence sur la synchronisation entre votre horloge biologique et le jour, il faut que la séance soit terminée avant 8 h ». Enfin, ne vous attardez pas plus d’une heure devant votre lampe, vous risqueriez de développer des maux de tête. Le mieux est l’ennemi du bien.