20 Minutes (Nantes)

Nouvelle expulsion et même question

L’ex-école des beaux-arts a été occupée, ce week-end, en soutien aux jeunes migrants

- Julie Urbach

Ala demande de la ville de Nantes, propriétai­re de l’ancienne école des beaux-arts (quartier Bouffay) environ 150 policiers se sont déployés et ont bouclé le secteur dimanche, vers 14 h. Ils ont procédé à l’évacuation de dizaines de militants et de jeunes migrants qui « réquisitio­nnaient » depuis samedi ces locaux, inoccupés depuis plusieurs mois. Pendant de longues minutes, une cinquantai­ne d’occupants ont été sortis un à un. « Il n’y avait aucun mineur, assure la police. Pas de dégradatio­n non plus, mais un début d’organisati­on qui montrait que ces personnes étaient déterminée­s à rester. » Les services de la ville ont muré les façades et ont récolté les affaires des squatteurs, qui leur seront rendues, a-t-il été promis. Chez les nombreux militants qui ont assisté à la scène, c’est l’indignatio­n. « Aujourd’hui, on estime à 200 le nombre de mineurs étrangers isolés qui dorment dehors ou dans des squats à Nantes, assure Annie Richard, de la LDH. Dès qu’ils trouvent un nouvel endroit, ils sont pourchassé­s. » Pris en charge par le conseil départemen­tal s’ils sont considérés mineurs, ils sont en fait de plus en plus nombreux à avoir été évalués comme ayant plus de 18 ans et à contester en justice la décision. C’est le cas de Joël, à Nantes depuis huit mois, qui a passé la nuit à l’école. « Ici, c’était plus confort. Ça donnait de l’espoir », juge celui qui a, dans la soirée, regagné son squat.

Logements dès ce lundi

Cette nouvelle expulsion repose la question de la prise en charge des migrants. L’adjoint au maire (EELV) Jean-Paul Huard, qui critique cette évacuation, souhaite remettre le débat sur la réquisitio­n des logements vides à l’ordre du jour. « Ce bâtiment est immense, il est en partie chauffé et éclairé, détaille-t-il. Il est idéal pour loger ces personnes... » Dans la foulée, Johanna Rolland, la maire (PS) de Nantes, a répondu que l’ancienne école des beaux-arts n’est « ni adaptée ni sécurisée ». Elle a cependant annoncé la mise à dispositio­n à l’Etat, dès ce lundi, de « dix logements » pour « faire face à cette situation d’urgence ». Se disant « mobilisée pour favoriser un accueil digne et respectueu­x des droits des personnes sur son territoire », elle indique qu’elle saisira le ministère de l’Intérieur sur la question.

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Quelque 150 policiers ont procédé à l’évacuation de l’ancienne école, dimanche

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