L’Ile de Nantes se met au vert
Au total, 34 hectares de ce quartier en mutation devraient être réservés à la nature
Si on vous parle de l’Île de Nantes, vous pensez surtout aux Machines de l’île, à l’imposante grue Titan jaune et au célèbre éléphant mécanique. Ou même au cheval-dragon Long Ma qui le remplace à l’heure actuelle. Mais l’Ile de Nantes, c’est aussi l’histoire d’une construction urbaine résolument placée sous le signe de la nature.
Une nature plus présente
La mutation de ce quartier commence au début des années 2000. « C’était une opportunité extrêmement importante par la surface concernée, qui permettait des aménagements d’envergure et sur le long terme », indique Thomas Quéro, adjoint à la maire, délégué à la nature en ville et la végétalisation. Aujourd’hui, le groupe de travail qui s’occupe des transformations de l’île depuis la fin 2016, est dirigé par les paysagistes de l’Atelier Jacqueline Osty et associés (AJOA), et ce n’est pas anodin. « On souhaite que la nature soit plus prégnante, pour continuer de répondre aux besoins de logement des Nantais tout en gardant un cadre de vie agréable », précise Thomas Quéro. Jacqueline Osty décrit « un système de parcs » qui s’appuie sur le Parc des chantiers déjà existant, auquel se rajouteront trois nouveaux espaces verts. Au total, 34 hectares de nature se trouveront sur l’île. Cette dernière sera aussi irriguée de promenades plantées, une « armature paysagère », visant à rappeler les bras de Loire qui séparaient les îlots réunis aujourd’hui pour former l’Île de Nantes. Afin de ne pas construire une « ville générique », Jacqueline Osty compte s’inspirer de « l’identité du territoire ». Elle souhaite donc planter une végétation typique des bords de Loire (« saules, aulnes, peupliers… »). Son objectif, « imbriquer le bâtiment et le végétal, le petit et le grand » et conférer au quartier une ambiance dynamique. Elle envisage l’Île de Nantes comme une « extension du centre-ville », avec « des pourtours et des bords de Loire très actifs », ainsi que des espaces verts adaptés aux usages. Le mandat des paysagistes d’AJOA court jusqu’à 2024. Leurs efforts se concentreront sur la partie Ouest de l’île, qui accueillera le futur CHU. Pour Jacqueline Osty, le projet doit mettre la nature au coeur du milieu urbain. Elle et l’équipe de travail devront composer avec l’héritage de leurs prédécesseurs, l’identité fluviale chère à Nantes, ainsi qu’avec l’histoire portuaire du lieu.