Le rap et le cinéma du plat pays à l’attaque
Le disque « Tueurs » réunit des rappeurs belges
Le plat pays débarque avec la grosse artillerie. Ce mercredi, alors que sort le film Tueurs, inspiré d’un fait divers belge, un album musical made in Belgique, sorti le 1er décembre, pourrait bien faire parler de lui. Du même nom que le film, il ne s’agit pourtant pas de sa bande originale. Un de ses titres, « Tueurs », de Damso, accompagne toutefois le générique de fin du long-métrage. Aux côtés de Damso : Roméo Elvis, Coely, Hamza, Caballero & JeanJass, Zwangere Guy… Une douzaine d’artistes au total, soit la fine fleur du florissant rap belge. « On cherchait un fil conducteur pour ramener tout le monde, et ça l’a été, explique Max Meli, tourneur, manager et producteur de l’album. C’était pertinent parce que nos artistes faisaient du bruit. S’associer avec un film belge qui allait en faire, c’était une bonne énergie. » Clément Dumoulin, aka Animalsons, a signé les titres de Tueurs et ceux de la musique du film. Un album lancé par En douceur, un label hip-hop créé par Universal Belgique et Back in the Dayz. « On est très fier parce que c’est le premier projet qu’on lance avec le Studio Planet », explique le rappeur Caballero, comparse de JeanJass. Les interprètes du titre « Vous m’aurez pas » reçoivent d’ailleurs 20 Minutes à l’aise dans un canap’ du studio bruxellois qui a vu le jour cette année notamment grâce au crowdfunding.
La renommée des rappeurs belges n’est plus à faire au plat pays tandis que, en France, on s’éprend de plus en plus de cette « scène belge ». « J’ai l’impression que les Français découvrent et se disent “Waow mais lui, il a cette particularité, lui une autre.” Un peu comme si c’était les 100 nouveaux Pokémon », s’amuse Max Meli, qui tient à rappeler que, au coeur de ce mouvement, chaque rappeur a sa personnalité. « Chacun mérite son heure de gloire. On n’est pas juste un phénomène de mode qui n’existe que parce qu’on est tous ensemble. C’est un peu réducteur », estime-t-il. D’autant que certains, à l’image de Damso ou Roméo Elvis, connaissent des heures de gloires depuis quelques mois déjà. Max Meli se méfie donc des effets de mode, mais il est indéniable qu’une vague explosive déferle de Belgique. « C’est un peu la première fois où tu as l’assimilation de toute une génération de rappeurs. On est dans une période où énormément de rappeurs belges font parler d’eux. » Sans oublier ceux dont on parlera probablement demain. « 2018 va être bien fournie », promet JeanJass. Outre les têtes d’affiche de Tueurs, une flopée de noms encore peu connus du grand public pourraient bien faire parler d’eux l’an prochain, à l’image de Yanso, Lord Gasmique, Isha, Krisy, ou Zwangere Guy, le seul rappeur de l’album à s’exprimer en flamand. Bref, Bruxelles arrive, prête à tuer le game.
« S’associer avec un film belge qui allait faire du bruit, c’était une bonne énergie.» Max Meli, producteur