20 Minutes (Nantes)

Le FCN en a fait sa spécialité

Dénicher des joueurs en DH, N3 ou N2, est de plus en plus courant pour les Nantais

- David Phelippeau

Le FCN leur redonne un peu une deuxième vie. Et le club nantais peut se targuer d’en être devenu presque spécialist­e. Et ils sont nombreux à être passé par le FCN ces dernières années : Raspentino, Cissokho, Mayenga, Djilobodji, Birama Touré, Bammou, Oudrhiri ou Ngom, le dernier en date… Tous ces joueurs ont un point commun : ils ont signé sur les bords de l’Erdre, alors qu’ils évoluaient à un niveau bien inférieur à la Ligue 1 (DH, N3, N2…). On appelle cela le recrutemen­t post-formation. Le taux de réussite dans ce secteur semble supérieur à celui de l’échec. La plupart de ces éléments sont arrivés pour renforcer l’équipe réserve nantaise, mais beaucoup – grâce à leur talent et souvent un peu de chance – ont fini en pro. « Je me souviens de Raspentino, qui venait d’Agde (N2), raconte Matthieu Bideau, patron du recrutemen­t au centre. Il était prévu pour la réserve, et finalement, il est parti avec les pros, car il restait une place… » Il inscrira une dizaine de buts en L2 puis signera à l’OM (L1). A Nantes, Bideau et son réseau de neuf recruteurs sillonnent les terrains français et « suivent des matchs de U12 jusqu’au National ».

Les critiques du staff pro

Depuis cet été, Philippe Mao, ancien entraîneur de la réserve, est chargé de ce recrutemen­t post-formation. Un poste qu’il devrait abandonner à court terme, pour se consacrer à celui des pros… Surprenant, quand on sait que le FCN a déniché, depuis une décennie, de bons joueurs en post-formation et réalisé avec ce secteur de belles opérations financière­s. Djilobodji avait par exemple été acheté 100 000 € à Moissy-Cramayel (N3), puis vendu à Chelsea pour trois millions d’euros. « Il y a des coups à faire dans ces divisions inférieure­s, avoue Samuel Fenillat, directeur du centre de formation du FCN. C’est peut-être ancré maintenant dans les moeurs du club de faire de la place à des joueurs avec ce profil. » Et la concurrenc­e est sans doute moins accrue sur ce type de « marché », que celui des jeunes joueurs talentueux de 11 à 17 ans… Au club, le recrutemen­t post-formation n’a pourtant pas toujours été du goût de tout le monde. « Oui, ça a fait grincer certains staffs pros, confie Bideau. “Vous ne pouvez pas mettre plutôt des jeunes en réserve plutôt que d’aller chercher ce genre de profils ?”, a-t-on entendu souvent… » Le FCN a bien fait de poursuivre ce type de recrutemen­t.

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Santy Ngom sera-t-il la future très bonne pioche de la post-formation ?

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