Le FCN en a fait sa spécialité
Dénicher des joueurs en DH, N3 ou N2, est de plus en plus courant pour les Nantais
Le FCN leur redonne un peu une deuxième vie. Et le club nantais peut se targuer d’en être devenu presque spécialiste. Et ils sont nombreux à être passé par le FCN ces dernières années : Raspentino, Cissokho, Mayenga, Djilobodji, Birama Touré, Bammou, Oudrhiri ou Ngom, le dernier en date… Tous ces joueurs ont un point commun : ils ont signé sur les bords de l’Erdre, alors qu’ils évoluaient à un niveau bien inférieur à la Ligue 1 (DH, N3, N2…). On appelle cela le recrutement post-formation. Le taux de réussite dans ce secteur semble supérieur à celui de l’échec. La plupart de ces éléments sont arrivés pour renforcer l’équipe réserve nantaise, mais beaucoup – grâce à leur talent et souvent un peu de chance – ont fini en pro. « Je me souviens de Raspentino, qui venait d’Agde (N2), raconte Matthieu Bideau, patron du recrutement au centre. Il était prévu pour la réserve, et finalement, il est parti avec les pros, car il restait une place… » Il inscrira une dizaine de buts en L2 puis signera à l’OM (L1). A Nantes, Bideau et son réseau de neuf recruteurs sillonnent les terrains français et « suivent des matchs de U12 jusqu’au National ».
Les critiques du staff pro
Depuis cet été, Philippe Mao, ancien entraîneur de la réserve, est chargé de ce recrutement post-formation. Un poste qu’il devrait abandonner à court terme, pour se consacrer à celui des pros… Surprenant, quand on sait que le FCN a déniché, depuis une décennie, de bons joueurs en post-formation et réalisé avec ce secteur de belles opérations financières. Djilobodji avait par exemple été acheté 100 000 € à Moissy-Cramayel (N3), puis vendu à Chelsea pour trois millions d’euros. « Il y a des coups à faire dans ces divisions inférieures, avoue Samuel Fenillat, directeur du centre de formation du FCN. C’est peut-être ancré maintenant dans les moeurs du club de faire de la place à des joueurs avec ce profil. » Et la concurrence est sans doute moins accrue sur ce type de « marché », que celui des jeunes joueurs talentueux de 11 à 17 ans… Au club, le recrutement post-formation n’a pourtant pas toujours été du goût de tout le monde. « Oui, ça a fait grincer certains staffs pros, confie Bideau. “Vous ne pouvez pas mettre plutôt des jeunes en réserve plutôt que d’aller chercher ce genre de profils ?”, a-t-on entendu souvent… » Le FCN a bien fait de poursuivre ce type de recrutement.