Quand le FC Nantes sert de décor pour le 7e art
La surface de réparation, tourné en partie à Nantes, sort ce mercredi dans les salles
Moteur, ça tourne. Stop. On arrête tout. Le film de Christophe Régin La surface de réparation, qui sort dans les salles obscures ce mercredi, a été réalisé en 2016 en partie à Nantes et en collaboration avec le FCN. Ce long-métrage, c’est l’histoire de Franck (Franck Gastambide), un type un peu paumé qui vit depuis dix ans en marge d’un club de foot de province (le FC Nantes), dans lequel il n’a pas réussi à devenir pro, mais autour duquel il gravite toujours. Les premiers repérages ont commencé en terres nantaises en fin d’année 2016. Le 5 novembre, lors de Nantes-Toulouse (1-1), tous les responsables du film étaient en tribune présidentielle. Juste avant le coup de sifflet final, une cinquantaine d’individus tentaient d’accéder à la loge du président Kita pour en découdre avec lui. « On vient pour faire un repérage et là, ça déborde, raconte Marie-Ange Luciani. On entendait des insultes, des sifflets… J’avoue que, ce soir-là, j’ai eu peur du mouvement de foule. » Et elle a craint aussi pour l’avenir du film. En novembre, le Nantes de Girard s’enfonçait dans la crise. L’ambiance devenait délétère au stade. Des scènes étaient prévues à la Jonelière, mais surtout à la Beaujoire.
Réécriture de l’histoire…
« Le FCN et la préfecture nous ont avertis des risques. Ils ne pouvaient pas nous assurer une protection de manière certaine. A un moment, le film a été en danger. On a pensé l’arrêter ! » Une scène devant le stade doit être filmée, celle-ci verra le jour lors d’un « vrai » match. En revanche, « pour raisons de sécurité », l’équipe du film a été contrainte de repousser certaines prises et même de changer tout simplement ses plans. « Un jour, de 17 h à 6 h du matin, on a reconstitué une ambiance de match à la Beaujoire avec 200 figurants dans et en dehors du stade », se souvient Luciani. Plus cocasse, et toujours en raison d’un climat tendu autour du FCN, une scène qui devait être captée en plein match au beau milieu de la tribune Loire… a été purement et simplement annulée. « On a fait autre chose, poursuit la productrice. Le réalisateur a été obligé de réécrire un peu l’histoire. » Le mois de janvier, escorté par les excellents résultats de Conceição [qui a remplacé Girard] a été beaucoup plus calme. « On a complété avec des vraies soirées de matchs à la Beaujoire, explique Luciani. Tout était rentré dans l’ordre. Et là, les images en Loire sont exceptionnelles ! »