La série résiste aux tumultes du monde politique
La saison 2 commence ce lundi à 21 h sur Canal+
Deux ans après ses débuts, « Baron noir » fait son retour sur Canal+ ce lundi à 21 h. Cette saison 2 a été écrite à partir de février 2016, alors qu’« Emmanuel Macron n’avait pas fondé En marche! », rappelle Eric Benzekri, cocréateur et coscénariste de la série politique française. Comment les créateurs de « Baron noir » jonglent-ils entre réel et fiction afin que les manoeuvres de Philippe Rickwaert (Kad Merad) ne paraissent pas fades après le chambouletout de la dernière présidentielle ?
Une histoire de recomposition.
« On est parti des fondamentaux sociologiques et politiques du pays, relate Jean-Baptiste Delafon, cocréateur de “Baron noir”. On est contraint de raconter des choses extraordinaires puisque c’est une fiction. Il se trouve que le réel a été extraordinaire. Nos héros, Philippe Rickwaert et Amélie Dorendeu [Anna Mouglalis], bousculent des fondamentaux du vrai monde, d’une manière fictionnelle. C’est ce qui est intéressant. » V Une gauche radicale qui s’allie
avec le PS. Debout le peuple est le mouvement populaire de gauche emmené par Michel Vidal, alias François Morel, dans la saison 2. Ce leader de la gauche radicale a une parenté avec Jean-Luc Mélenchon grâce à son « style et son verbe », mais « son itinéraire est différent de ce qu’on a pu connaître », précise Jean-Baptiste Delafon. Notamment, parce qu’il s’allie au PS. « La question est de savoir comment rendre crédible cela. On s’est dit : “S’il fait 10 %, pourquoi le PS serait obligé d’aller discuter avec lui?” Du coup, on l’a mis à 16 % », se souvient Eric Benzekri.
Des politiques plus intelligents.
« Ce qui est intéressant en politique, c’est le processus, estime Eric Benzekri. Le point d’arrivée des huit épisodes est le monde actuel, mais le chemin qui est pris par la série n’appartient pas au réel. » Là où la fiction l’emporte, c’est que “Baron noir” réussit à nous faire aimer ces hommes et femmes politiques. « Ils sont plus forts, plus intelligents et plus stratèges que les vrais hommes politiques », s’amuse Jean-Baptiste Delafon. Les deux créateurs souhaitent aussi insuffler au monde politique « un peu de magie ». Jeu, set et match pour la fiction.