Et si les petits revenus pouvaient aussi épargner ?
Mettre des sous de côté quand on n’arrive pas à payer ses factures, la démarche peut sembler insensée pour les 2,4 millions de Français en situation de fragilité financière. C’est pourtant bien ce que souhaite encourager Nantes, première ville de France à lancer un dispositif de micro-épargne, en partenariat avec le Crédit municipal. Objectif : que n’importe quel Nantais, même à faible revenu, puisse « mieux anticiper l’avenir » et « mener à bien un projet ».
Dépôts de quelques euros
Plutôt que de ranger quelques pièces ou billets dans une boîte, le dispositif propose, pour 1 €, l’ouverture d’un livret d’épargne dématérialisé. « Les personnes concernées, même si elles viennent verser quelques euros, ne seront pas jugées par un conseiller bancaire puisque ce sont les agents du centre communal d’action social qui les recevront. » Plafonné à 3000€, il offre un taux de rémunération à 1,25 % et surtout un vrai accompagnement. « L’objectif est de réfléchir à l’utilisation
de cette épargne, indique Johanna Rolland, la maire de Nantes. Cette somme pourra permettre de faire face à un coup dur, comme la panne d’un véhicule, ou de monter un projet, comme partir quelques jours en vacances. » La ville, qui s’est engagée à abonder de 25 % de la somme épargnée (jusqu’à 250 €), espère que cette expérimentation permettra de pallier le recours à des solutions « risquées », parfois source de surendettement. En 2016, plus de 3 000 personnes ne parvenant plus à faire face à leurs dettes ont déposé un dossier de surendettement dans le département.