20 Minutes (Nantes)

Dans les pas du recruteur de talents des Canaris

A 62 ans, ce dénicheur de talents travaille pour le FCN en région parisienne

- Propos recueillis par David Phelippeau

Mardi, Philippe Casagrande, dénicheur de jeunes talents (des 13 ans aux 19 ans) pour le FCN depuis douze ans, a raconté à 20 Minutes « sa passion du foot, du jeu ». Tous les week-ends, ce retraité de 62 ans arpente les stades de la région parisienne et s’infuse « six à huit matchs ». « Au détriment de ma famille », lâche-t-il sans en dire davantage. Mais pour le plus grand bonheur du FCN et de ses finances. Entretien avec un maillon fort, mais dans l’ombre, de la détection nantaise.

Comment êtes-vous arrivés à recruter des jeunes ?

Après avoir été paysagiste, j’ai été régisseur d’un grand complexe sportif à Meudon [Hauts-de-Seine]. Je voyais des matchs en permanence. En 2006, Matthieu Bideau [actuel responsabl­e du recrutemen­t du centre de formation] m’a proposé de bosser pour Nantes. Si j’avais pu faire ça toute ma vie, je l’aurais fait. Je pense que je suis fait pour ça. On ne m’a jamais proposé de faire ça à plein-temps, mais ça arrondit bien les fins de mois quand même [en moyenne, un recruteur de jeunes gagne 300 à 1 000 € par mois]. Par ailleurs, je touche une prime [10 000€ euros bruts], lorsqu’un joueur que j’ai signalé passe pro et atteint dix titularisa­tions en L1.

Quel est votre quotidien ?

C’est du terrain, du terrain… On est cinq en région parisienne. C’est un vrai travail d’équipe, une cellule de recrutemen­t. On communique beaucoup. Ce qui est important c’est le coup d’oeil et le réseau. J’ai un type sur Paris [Yaya Bendellali] qui me donne des infos. Tous les jours, j’en reçois. Il faut trier.

Quels sont vos plus beaux coups ?

Je déteste tirer la couverture à moi. Je répète que c’est un travail d’équipe. Mais je suis à l’origine de la venue de Carole, Bammou, Ngom, Nkoudou, Rodelin, Djilobodji… Je sers de boîte aux lettres sur Paris.

Quels sont les critères de recrutemen­t ?

Je travaille sur l’explosivit­é et le dynamisme des joueurs. On nous demande aussi de la taille sur certains postes : défense centrale, numéro 6 et attaquant. Les gardiens de but ? C’est compliqué quand tu ne fais pas 1,90 m. Il y a des profils de joueurs qu’on ne trouve pas, ou moins, en région parisienne. Des Veretout, Rongier, Trebel par exemple… C’est un peu caricatura­l, mais le foot parisien est axé sur le physique. Harit, c’est une exception.

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Philippe Casagrande, entouré de deux autres recruteurs du FC Nantes.

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