Prix cassés, sauf pour les abonnés
La région va modifier les tarifs des trains TER pour attirer les voyageurs occasionnels
Ils représentent la moitié des 45 000 voyageurs quotidiens, mais depuis deux ans, ils sont de moins en moins nombreux dans les TER. Alors que les voyageurs occasionnels font le bonheur des sites de covoiturage et des autocaristes longue distance, la région Pays-de-la-Loire préférerait qu’ils achètent un billet pour monter dans un train de son réseau. La collectivité vient donc de dévoiler une nouvelle gamme tarifaire pour ses trains régionaux, qui sera mise en place en avril, après un vote la semaine prochaine. « L’objectif est d’augmenter la fréquentation de 10 % d’ici à 2021, précise Christelle Morançais, présidente (LR) de la région. 71 % des déplacements des Ligériens se font en voiture. » La nouvelle offre se veut plus lisible et les prix ont été cassés. D’abord, plus besoin de justifier d’un statut (salarié, étudiant…), tous les habitants de la région pourront prétendre à une carte Mezzo, qui permet de circuler à moitié prix pendant un an. Pour les plus de 26 ans, son prix passera de 65 € à 30 €.
Hausse de 7 € par mois
Mais le plan fait polémique car les abonnés Tutti, qui eux prennent le TER régulièrement, verront leur facture s’alourdir. Si de nouveaux avantages sont promis (réduction pour les accompagnateurs), est surtout prévue une augmentation de 7 € pendant trois ans du prix mensuel. De quoi faire bondir l’opposition régionale qui a calculé que l’augmentation moyenne pour un abonné serait de 15 %. « Une attaque inacceptable contre le pouvoir d’achat des Ligériens et notamment des classes moyennes », juge le groupe socialiste. « Pour que les occasionnels reviennent, il faut déjà qu’il y ait plus de trains, notamment le weekend, réagit Fabrice Eymon, président de la Fnaut Pays-de-la-Loire, association d’usagers. Les retards et suppressions de trains doivent cesser avant de demander aux abonnés de payer davantage. » La SNCF a promis qu’un travail sur la qualité de service serait mené cette année. « Nous avons un plan d’action et défini les lignes malades », a-t-elle indiqué.