Les policiers de l’antiterrorisme témoigneront anonymement
Les sourires ont vite disparu des visages des huit prévenus. Renvoyés pour association de malfaiteurs, refus de prélèvement ADN ou recel de documents administratifs, les militants d’extrême gauche du « groupe de Tarnac » espéraient une confrontation avec les policiers de l’antiterrorisme chargés de les surveiller en 2008. Mais le tribunal correctionnel de Paris, devant lequel ils comparaissent depuis mardi pour, notamment, le sabotage d’une ligne SNCF, a accepté que les cinq fonctionnaires de la sous-direction antiterroriste (Sdat) soient auditionnés anonymement, pour « raison de sécurité ». « Leurs noms sont déjà connus », a pourtant martelé Jérémie Assous, l’avocat de Julien Coupat, présenté comme le théoricien du groupe. En 2011, les conseils des mis en examen de Tarnac avaient porté plainte contre ces policiers, leur reprochant la rédaction d’un procès-verbal truffé d’erreurs et d’approximations. L’information avait été publiée dans la presse, tout comme le nom des policiers visés. Des arguments qui n’ont pas, mardi, été retenus par les magistrates. Cette décision est « inquiétante » pour l’un des prévenus, Mathieu Burnel : « Toutes les choses que la défense a demandées depuis le début ont été refusées (…). Se retrouver dans une situation où [les policiers] vont témoigner derrière un écran, franchement, ça nous met dans une situation compliquée. »