20 Minutes (Nantes)

L’hydrogène sur la bonne voie

Cette énergie est aujourd’hui en plein boom, notamment dans les transports en commun

- Fabrice Pouliquen

Au tour de Pau de miser sur la mobilité hydrogène. La ville vient d’annoncer la commande de huit bus, fonctionna­nt avec une pile à hydrogène. Ils sont attendus pour fin 2019. La première annonce d’un grand virage. « Jusque-là, en France, nous avons fait le choix de mettre en avant les véhicules électrique­s à batterie », précise Joseph Beretta, président de l’Associatio­n nationale pour le développem­ent de la mobilité électrique (Avere). Aujourd’hui, les véhicules électrique­s à batterie en circulatio­n représente 1,5 % du marché français. Une goutte d’eau par rapport au diesel qui représente 47 % des nouvelles immatricul­ations en 2017.

Remplacer le diesel

Or, l’industrie automobile se détourne du diesel, poussée par les objectifs de baisse des émissions de C02 dans les transports et par crainte aussi de voir se multiplier les restrictio­ns de circulatio­n des véhicules les plus polluants dans les grandes métropoles. Dans ce contexte, la voiture à hydrogène a sa carte à jouer. Il s’agit bien d’un véhicule électrique, mais sans batterie. « L’énergie est stockée dans un réservoir sous forme d’hydrogène, explique Matthieu Mefflet-Piperel, ingénieur à l’Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Ce gaz est retransfor­mé en électricit­é grâce à une pile à combustibl­e embarquée dans le véhicule. Le tout ne rejetant que de l’eau et ne nécessitan­t qu’un faible temps de recharge. Ces arguments ont de quoi taper dans l’oeil des profession­nels de la route. En octobre, la région Auvergne-RhôneAlpes annonçait son projet « Zero emission valley » qui vise à déployer un millier de véhicules à hydrogène et vingt stations de recharge. Un autre terrain de jeu pour l’hydrogène pourrait être les transports en commun. Sur le bus, la ville de Pau a ouvert le bal, et d’autres collectivi­tés devraient suivre. Ainsi, Versailles testera ainsi deux bus à hydrogène en 2019. Cependant, la mobilité hydrogène a encore des défauts. Faire le plein d’hydrogène est déjà plus cher que recharger une batterie. « Le rendement n’est pas le même non plus, ajoute le président de l’Avere. Il faut produire le gaz, le comprimer pour le mettre dans le réservoir et enfin le faire passer dans la pile à combustion pour en faire de l’électricit­é. A toutes ces étapes, il y a des pertes d’énergie, beaucoup plus que pour la batterie électrique. »

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Une pompe à hydrogène pour recharger une voiture, conçue par ITM Power.

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