20 Minutes (Nantes)

Un plan contre les violences sexistes et sexuelles

Un plan contre les violences sexistes et sexuelles sur les étudiants a été dévoilé

- Delphine Bancaud

«L’université n’est pas immunisée contre les violences sexistes et sexuelles », a reconnu lundi la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Frédérique Vidal, à l’université Paris-Dauphine. Impossible, en effet, que l’enseigneme­nt supérieur s’exempte d’un mea culpa à la suite de l’affaire Weinstein. D’autant que quelques cas de violences à l’égard d’étudiantes ont défrayé la chronique. Notamment celui de ce directeur de recherche à l’université d’Aix-Marseille, révoqué à vie de la fonction publique en 2017 après avoir été accusé d’agression et de harcèlemen­t sexuel. Par ailleurs, selon une enquête réalisée l’an passé, près de 400 étudiantes de l’université de Lorraine ont déclaré avoir été victimes de harcèlemen­t sexuel au moins une fois lors de leur cursus. « On ne peut pas apprendre sereinemen­t si l’on est victime de sexisme, harcelé ou victime de viol », a déclaré la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, venue annoncer avec Frédérique Vidal plusieurs mesures contre ce fléau. « Il ne faut plus rien laisser passer », a-t-elle martelé.

Cellules d’écoute

Ainsi, à la rentrée 2018, une cellule d’accueil et d’écoute permettant à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles de bénéficier d’un soutien aura été créée dans chaque université. Parmi les précurseur­es, Paris-Dauphine. « Nous allons accompagne­r les victimes, les informer de leurs droits et des démarches à effectuer et les aider à mettre fin à la situation dénoncée », a annoncé Béatrice Delzangles, référente égalité de l’université. Pour ce faire, les membres de la cellule ont été formés par l’Associatio­n européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). Une initiative saluée par Cécilia Koch, du syndicat étudiant Unef, qui a toutefois précisé « qu’il [allait] falloir un budget pour accompagne­r les victimes ». La ministre a renvoyé cette question aux présidents des université­s. Marlène Schiappa et Frédérique Vidal misent aussi sur la communicat­ion. Dès fin mars, des affiches avec des slogans comme « A l’université, les violences sexuelles ne sont pas au programme » seront placardées dans toutes les facs françaises. Le gouverneme­nt prévoit également d’ici à la rentrée de former sur ces thèmes les 13000 agents des Crous. « Il faudra aussi simplifier les mesures disciplina­ires à l’égard des auteurs de ces violences », a enfin déclaré Frédérique Vidal. Et il y a urgence, a abondé Manon Berthier, de l’associatio­n Parole étudiante, car ces mesures « restent encore trop défavorabl­es aux victimes ».

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Frédérique Vidal et Marlène Schiappa, mardi, à l’université Paris-Dauphine.

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