20 Minutes (Nantes)

Un printemps un brin givré

L’hiver est censé s’achever, ce mardi. Pour autant, les températur­es restent froides. Ces conditions, loin d’être anormales pour un mois de mars, préoccupen­t néanmoins les arboricult­eurs et les maraîchers.

- Fabrice Pouliquen

Officielle­ment, le printemps commence ce mardi. Ce moment est généraleme­nt associé au retour des beaux jours. Mais cette année, une vague de froid a fait revenir les flocons. D’autres chutes de neige sont attendues ces prochains jours « même en plaine dans les Pyrénées », précise Jérôme Lecou, prévisionn­iste de Météo France. Dès lors, il devient inconcevab­le de parler de « printemps », du moins d’un point de vue météorolog­ique. La situation n’est pas pour autant inédite, ni anormale. « Ce qui est inhabituel, c’est l’arrivée tardive d’une nouvelle vague de froid », reprend Jérôme Lecou. Mais sinon, mars joue son rôle : celui d’un mois de transition.

Des production­s en péril

Même si elle n’est pas anormale, cette vague de froid met les fruits et les légumes à rude épreuve. Cette année, les récoltes risquent d’être retardées et moins abondantes. « C’est la troisième vague de froid sévère de l’hiver et nous avons aussi énormément d’eau, témoigne Angélique Delahaye, maraîchère dans l’Indre-et-Loire. Ça nous pénalise car les plantation­s de printemps ont pris du retard dans les champs. » Les craintes sont « concentrée­s principale­ment sur la vallée du Rhône, la région Paca et l’Occitanie », note Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteur­s de fruits. Pour les variétés précoces en particulie­r (pêches, abricots, poires). De leur côté, les oiseaux migrateurs ont aussi de quoi être déboussolé­s par ces températur­es très basses. Jérémy Dupuy, coordinate­ur de L’Atlas des oiseaux migrateurs à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), fait la distinctio­n entre les oiseaux qui hivernent en France et partent au printemps vers leurs zones de nidificati­on au nord-est de l’Europe, comme les grues, et ceux qui les remplacent en France après avoir passé l’hiver en Afrique, comme les hirondelle­s. « Pour les premiers, les épisodes neigeux que nous venons de connaître peuvent entraîner des retards dans les migrations, explique Jérémy Dupuy. Pour les hirondelle­s, on en observe déjà dans le sud de la France. Elles sont pour la plupart insectivor­es et arrivent diminuées par une migration qui a parfois duré plusieurs semaines. Si en plus il fait froid et que les insectes se font rares, on pourrait observer un taux de mortalité accru chez ces oiseaux. »

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Certaines hirondelle­s pourraient être déboussolé­es par le mercure, qui devrait rester bas cette semaine.

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