Quel est le secret du fion ?
En Vendée, cette pâtisserie est une spécialité de Pâques
Il en existe des petits, des moyens et des très gros. Le fion, pâtisserie traditionnelle vendéenne, se décline en plusieurs tailles. Thérèse Rorthais, gérante de l’enseigne Les Fournées de la Vie à Aizenay en Vendée, en a fait sa spécialité. « Notre notoriété vient du fion », estime même Michel, son mari. Le couple et leurs douze salariés fabriquent aussi de la brioche, de la gâche, de la fouasse, du préfou… Mais le fion semble être la pâtisserie dont ils sont les plus fiers.
Un nom pas très gracieux
« Fion, ça vient de flan [fiun] en patois vendéen, explique Michel. Il est composé d’une pâte ébouillantée à l’eau. Dans celle-ci, on ajoute une préparation appelée la fionnaïe [en patois], des oeufs au lait avec cannelle, vanille voire fleur d’oranger. Puis, on fait cuire le tout au four… » Aux Fournées de la Vie, on en fabrique 40 000 de taille moyenne (4-6 parts) et 80000 en format individuel à l’année. Et ce week-end de Pâques, 600 à 700 fions seront conçus avec des « bords hauts » et « pour 6 à 8 personnes ». « Peu de boulangers en fabriquent car le mode opératoire est compliqué, poursuit Michel. Il faut du temps. » Et il faut un certain coup de main pour disposer la pâte dans le moule. Thérèse, ancienne institutrice, le maîtrise à merveille. « C’est une histoire de famille, sourit-elle. Ma grand-mère en faisait. J’ai créé ça pour faire perdurer les recettes anciennes. » Pourtant pas très « gracieux », le nom ferait même figure d’atout. « Si c’était écrit simplement “flan”, les gens ne prêteraient pas autant attention au produit et ne goûteraient pas dans les salons… »