Le cirque traditionnel confronté à un avenir incertain
La société Car Prompogil, qui exploite la marque Pinder, a été placée en liquidation judiciaire. Un coup dur pour le cirque traditionnel
La Crise sous le chapiteau. La société Car Prompogil qui exploite le cirque Pinder, véritable institution dans le monde du cirque, a été placée en liquidation judiciaire la semaine dernière par le tribunal de commerce de Créteil. Une décision qui a réjoui les défenseurs de la cause animale et qui ébranle un peu plus le cirque dit « traditionnel », avec animaux, touché par une crise économique. « Les gens n’ont plus envie d’aller voir des spectacles avec des animaux captifs, a estimé Anne-Claire Chauvancy, responsable de la protection animale au sein de la Fondation assistance aux animaux, à FranceInfo. Il ne peut plus y avoir de cirques avec des animaux. C’est une attente forte de la société. » Ainsi, en France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l’installation de cirques possédant des animaux, après la mort, à Paris, d’une tigresse abattue après s’être échappée d’un cirque, indiquait l’association de défense des animaux Peta. La ville de Paris s’est même engagée à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques, sans toutefois fixer d’échéance. Le propriétaire du cirque Pinder Gilbert Edelstein assure, de son côté, que les difficultés traversées par son entreprise ne sont pas liées aux polémiques liées à l’utilisation d’animaux sauvages. « Je m’attendais aux réactions des défenseurs des animaux mais ils n’y sont pas du tout, assure Gilbert Edelstein. La première raison à nos difficultés est financière. » Outre le coût des spectacles, le propriétaire du cirque Pinder fait remonter les premières difficultés financières de sa société à la mise en place, il y a trois ans, de la semaine à quatre jours et demi dans les écoles. « Avant, nous faisions 450 000 scolaires par an en moyenne, se souvient-il. L’an dernier par exemple, nous en avons fait à peine 100 000 scolaires. Cette diminution représente une perte de chiffre d’affaires de près de deux millions d’euros. » Est-ce, pour autant, la fin du cirque traditionnel ? « Ce n’est pas un phénomène récent, tempère Pascal Jacob. Il y a toujours eu de grands cirques qui ont trébuché. » Le directeur artistique du cirque Phénix observe cependant une réinvention dans les shows. « Des cirques comme Plume ou les Canadiens du Cirque du Soleil ont mis un coup de vieux à leurs aînés, analyse-t-il. Ils se concentrent sur les acrobaties et abandonnent la notion de numéro pour concevoir les spectacles comme un tout. »
« La première raison à nos difficultés est financière.
» Gilbert Edelstein, propriétaire de Pinder