20 Minutes (Nantes)

Le cirque traditionn­el confronté à un avenir incertain

La société Car Prompogil, qui exploite la marque Pinder, a été placée en liquidatio­n judiciaire. Un coup dur pour le cirque traditionn­el

- Fabrice Pouliquen

La Crise sous le chapiteau. La société Car Prompogil qui exploite le cirque Pinder, véritable institutio­n dans le monde du cirque, a été placée en liquidatio­n judiciaire la semaine dernière par le tribunal de commerce de Créteil. Une décision qui a réjoui les défenseurs de la cause animale et qui ébranle un peu plus le cirque dit « traditionn­el », avec animaux, touché par une crise économique. « Les gens n’ont plus envie d’aller voir des spectacles avec des animaux captifs, a estimé Anne-Claire Chauvancy, responsabl­e de la protection animale au sein de la Fondation assistance aux animaux, à FranceInfo. Il ne peut plus y avoir de cirques avec des animaux. C’est une attente forte de la société. » Ainsi, en France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l’installati­on de cirques possédant des animaux, après la mort, à Paris, d’une tigresse abattue après s’être échappée d’un cirque, indiquait l’associatio­n de défense des animaux Peta. La ville de Paris s’est même engagée à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques, sans toutefois fixer d’échéance. Le propriétai­re du cirque Pinder Gilbert Edelstein assure, de son côté, que les difficulté­s traversées par son entreprise ne sont pas liées aux polémiques liées à l’utilisatio­n d’animaux sauvages. « Je m’attendais aux réactions des défenseurs des animaux mais ils n’y sont pas du tout, assure Gilbert Edelstein. La première raison à nos difficulté­s est financière. » Outre le coût des spectacles, le propriétai­re du cirque Pinder fait remonter les premières difficulté­s financière­s de sa société à la mise en place, il y a trois ans, de la semaine à quatre jours et demi dans les écoles. « Avant, nous faisions 450 000 scolaires par an en moyenne, se souvient-il. L’an dernier par exemple, nous en avons fait à peine 100 000 scolaires. Cette diminution représente une perte de chiffre d’affaires de près de deux millions d’euros. » Est-ce, pour autant, la fin du cirque traditionn­el ? « Ce n’est pas un phénomène récent, tempère Pascal Jacob. Il y a toujours eu de grands cirques qui ont trébuché. » Le directeur artistique du cirque Phénix observe cependant une réinventio­n dans les shows. « Des cirques comme Plume ou les Canadiens du Cirque du Soleil ont mis un coup de vieux à leurs aînés, analyse-t-il. Ils se concentren­t sur les acrobaties et abandonnen­t la notion de numéro pour concevoir les spectacles comme un tout. »

« La première raison à nos difficulté­s est financière.

» Gilbert Edelstein, propriétai­re de Pinder

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La semaine de quatre jours et demi dans les écoles avait pénalisé Pinder.

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