20 Minutes (Nantes)

« Il y a peu de formation à la rigueur »

- Propos recueillis par Manon Aublanc

A la suite de l’allocution d’Emmanuel Macron sur les banlieues ce mardi, Alain d’Iribarn, sociologue du travail et directeur de recherche au CNRS, revient sur la question de l’emploi.

Pourquoi la discrimina­tion à l’emploi touche-t-elle autant les jeunes de banlieue ? On vit dans une société où on demande à tout le monde des compétence­s sociales et comporteme­ntales. Or, si on regarde la socialisat­ion à l’école, et particuliè­rement dans les établissem­ents difficiles, il y a peu de formation à la rigueur, au respect des règles. Ce n’est donc pas seulement la faute des entreprise­s. Que faudrait-il faire pour améliorer l’insertion de ces jeunes ? La formation doit être focalisée sur l’acquisitio­n de normes sociales. Quand ce n’est pas le cas, c’est un élément contre lequel viennent se heurter les jeunes de banlieue. Certains n’ont pas le comporteme­nt dit « adéquat » que recherchen­t les entreprise­s. Emmanuel Macron appelle les grandes entreprise­s à prendre leurs responsabi­lités, est-ce la bonne solution ? C’est une bonne chose de vouloir « responsabi­liser » les 120 plus grandes entreprise­s, mais cette mesure devrait aussi être valable pour n’importe quel type de formation, d’apprentiss­age ou de cursus scolaire. L’insertion et l’emploi des jeunes, ça ne doit pas être l’affaire de 120 entreprise­s, mais de toutes les entreprise­s. On doit créer une formation aux normes sociales du travail.

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La discrimina­tion à l’emploi touche davantage les jeunes de banlieue.

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