20 Minutes (Nantes)

Le CHU mise sur la réalité virtuelle pour vaincre le vertige

Recherche Une étude est actuelleme­nt menée par le CHU et l’université de Nantes

- Julie Urbach

Il a les mains moites et « la nausée qui monte ». Prend une grande inspiratio­n et s’aventure, doucement, sur la planche posée au sol. Comme 28 % de la population, Tony est sujet au vertige. Avec l’espoir de s’en débarrasse­r un jour, ce Nantais s’est porté volontaire pour participer à Revistim-X, une étude scientifiq­ue inédite en France, actuelleme­nt menée par le CHU et l’université de Nantes. C’est lourdement équipé que Tony vit cette drôle d’expérience, dans une salle obscure de l’hôpital SaintJacqu­es. Grâce à un casque de réalité virtuelle et des écouteurs diffusant des bruits de la ville, le voilà amené en bas d’un immeuble de 99 étages qu’il doit gravir en vingt minutes, à l’aide d’un ascenseur et de diverses passerelle­s à traverser. Au fur et à mesure qu’il monte, il renseigne son niveau de stress. Au 7e étage, il est déjà à 8/10.

Stimulatio­n cérébrale

Plus que d’exposer les patients à leur peur, l’objectif de l’étude est bien que cette sensation diminue, voire disparaiss­e. Pour cela, les chercheurs ont eu l’idée de combiner la réalité virtuelle à la stimulatio­n cérébrale, produite grâce à cet étrange bonnet qui diffuse un petit courant, indolore. « Le vertige survient quand la zone du cerveau [située au niveau du front] censée inhiber cette peur ne fonctionne pas assez bien, explique le Dr Samuel Bulteau, qui porte l’étude avec le Pr Yannick Prié. En combinant réalité virtuelle et stimulatio­n noninvasiv­e, on essaye de travailler cette zone encore plus efficaceme­nt, car au bon moment. » Comme Tony, une trentaine de personnes vont se soumettre à ces tests indemnisés (des volontaire­s sont d’ailleurs recherchés), encadrés par un psychologu­e. Cette étude pilote en est à ses débuts, mais de premiers comporteme­nts encouragea­nts ont été observés. « C’est prometteur car le vertige, difficile à traiter, peut avoir des conséquenc­es négatives sur la qualité de vie, comme le fait de renoncer à certaines activités », note Samuel Bulteau. A terme, et si tout se passe bien, les chercheurs espèrent pouvoir traiter grâce à cette méthode des patients dépressifs, ou présentant des addictions.

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Les participan­ts sont équipés d’un casque de réalité virtuelle et d’un bonnet de stimulatio­n cérébrale.
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