La métropole pose ses conditions à Airbnb
La ville souhaite «limiter les effets pervers» de la plateforme de location
Longtemps démunies face à la puissance et au succès croissant d’Airbnb, certaines villes françaises s’organisent. C’est le cas de Nantes et de sa métropole dont les élus doivent voter, ce vendredi, une palette de mesures. Objectifs : mieux anticiper l’évolution de la plateforme de location tout en « limitant les effets pervers », assure Johanna Rolland, présidente de Nantes métropole.
Contrôles et compensations
A partir du 1er janvier, toutes les personnes qui désireront mettre leur logement à louer (résidence principale ou secondaire) devront se déclarer sur un site Internet, qui leur attribuera un numéro d’immatriculation. Un moyen pour la ville de développer les contrôles (très compliqués jusque-là), et notamment de vérifier que le nombre réglementaire de 120 jours par an n’est pas dépassé. «Nous veillerons aussi à ce qu’il n’y ait pas plus de 50 % des appartements d’un même immeuble inscrits sur Airbnb, détaille Fabrice Roussel, vice-président au tourisme. L’objectif est de protéger l’habitat, mais aussi le secteur de l’hôtellerie. » Car, pour certains utilisateurs, dans le viseur de la métropole, Airbnb peut devenir un véritable business. « A partir du troisième hébergement mis en location par une même personne, nous demanderons désormais des mesures de compensation sur l’habitat, prévues dans la loi », prévient Fabrice Roussel. Et pas des moindres puisqu’en contrepartie, le propriétaire devra « acheter un local commercial, le transformer en logement, et le mettre dans le circuit de location classique ». En 2017, quelque 3 000 logements nantais étaient comptabilisés sur Airbnb (800 pour le reste de l’agglomération), contre 2 200 l’année précédente.