Le public (re)découvre les merveilles du domaine du Cellier
L’étonnant domaine du Cellier est exceptionnellement ouvert au public chaque week-end jusqu’au 14 octobre
C’est un site énigmatique. Et c’est sûrement pour cela qu’il fascine autant. Chaque week-end de septembre, le conseil départemental donne la possibilité au public de visiter les Folies Siffait, au Cellier. Cet endroit méconnu, à 20 km de Nantes, était interdit d’accès depuis plus de dix ans en raison de sa fragilité. Sa réouverture sur inscription a suscité tellement d’engouement que toutes les visites affichaient complet dès la fin août.
Bâties entre 1816 et 1830, les Folies Siffait sont une oeuvre curieuse réalisée par Maximilien Siffait, un haut fonctionnaire tombé amoureux des bords de Loire. Autodidacte, ce Bonapartiste a fait construire à flanc de coteaux une succession de 39 terrasses reliées par des escaliers, agrémentées de tourelles, murets et niches en pierres sèches. « C’est impressionnant et à la fois étonnant. Il n’y a pas de grand-chose de rationnel », constate Christophe, qui découvre le site. « Je ne m’attendais pas à autant de dénivelé [70 m de haut en bas]. Le panorama sur le fleuve est époustouflant », s’étonne Marjorie, venue de Saint-Herblain.
Tombé à l’abandon
La raison de tous ces travaux est inexpliquée. « L’une des hypothèses est qu’il voulait bâtir un endroit romantique pour exprimer son amour à sa femme. Mais aucun plan de construction, ni lettre expliquant son intention, n’ont jamais été trouvés », rapporte l’un des guides du département. En 1830, Maximilien Siffait céda son oeuvre à son fils, Oswald. On lui doit la plantation d’arbres remarquables étrangers à la région (cèdre, figuiers, catalpas, marron- niers d’Inde…), lesquels renforcent le mystère du lieu. Puis le site est tombé à l’abandon à la fin du XIXe siècle. Et la nature a repris ses droits. « Ce serait bien qu’on puisse redécouvrir ce lieu librement et accéder à davantage de terrasses », espère Jérôme, de Champtoceaux, à l’issue de la visite. Propriété du conseil départemental, les Folies Siffait ont été partiellement restaurées. Mais il faudrait encore plus de 3 millions d’euros de travaux avant d’y autoriser des visites libres sécurisées.