20 Minutes (Nantes)

Des montres hors contrôle

Après l’interdicti­on de l’usage des portables à l’école, les montres connectées sont vues par les parents comme des moyens de surveiller leurs enfants. Mais ces derniers sont aussi à la merci d’individus prêts à pirater ces objets.

- Hakima Bounemoura

Elles sont dotées d’une carte SIM, d’un micro, d’un GPS, et accessoire­ment, elles donnent l’heure. Depuis que le téléphone portable a été proscrit des cours d’écoles, les montres connectées ou « smartwatch » ont la cote auprès de certains parents. Fixés au poignet des enfants, ces « minitéléph­ones portables », très discrets, permettent aux parents de savoir en permanence où se trouve leur bambin, et de pouvoir le contacter à tout moment. Mais ces objets ne sont pas sans danger, rappellent des associatio­ns de consommate­urs.

« Pour moi, c’est une réelle alterna- tive au portable, assure Sylvie, dont le fils de 11 ans est scolarisé dans le 10e arrondisse­ment à Paris. Avec une montre connectée, je peux le géolocalis­er. S’il ne répond pas ou tarde à rentrer, il sait qu’on va regarder où il se trouve. » La montre connectée semble donc être la solution pour les parents qui souhaitent garder un oeil sur leur progénitur­e. Mais ce n’est pas l’avis du Bureau européen des unions de consommate­urs (Beuc), qui regroupe une quarantain­e d’associatio­ns de consommate­urs en Europe. « En quelques gestes, un inconnu peut prendre le contrôle de la montre, explique Johannes Kleis, porte-parole du Beuc. Il peut suivre l’enfant, l’écouter et même communique­r avec lui. »

Ainsi, le Beuc appelle l’Europe à fixer des normes de sécurité en la matière et milite pour un meilleur encadremen­t de l’utilisatio­n de cet objet, voire pour son interdicti­on. En France, « les montres connectées pour enfants ne sont pas interdites, précise la Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés (Cnil). Le risque le plus important est la réutilisat­ion malveillan­te des informatio­ns personnell­es volées et les actions ciblées de la part de personnes malintenti­onnées (hameçonnag­e, harcèlemen­t...). » L’Allemagne a, pour sa part, choisi d’interdire les ventes de montres connectées à destinatio­n des 8-12 ans, expliquant que certains parents s’en servaient « pour surveiller l’environnem­ent de leur enfant, et espionner les enseignant­s dans les salles de classe ».

« Un inconnu peut suivre l’enfant et même communique­r avec lui. »

Johannes Kleis, porte-parole du Beuc

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Des associatio­ns appellent l’Europe à fixer des normes, voire à interdire les montres connectées aux enfants.

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