« Pour la première fois, un politique parle d’éradiquer la pauvreté »
L’une des déléguées nationales de l’association ATD Quart Monde, Isabelle Bouyer, se félicite, en partie, des mesures du plan pauvreté présentées jeudi.
Emmanuel Macron n’a pas dévoilé un « plan charité », mais un plan permettant, à ses yeux, de « sortir de la pauvreté ». Pourquoi faudrait-il le croire aujourd’hui ?
Peut-être parce que c’est la première fois qu’un responsable politique parle d’éradiquer la pauvreté. D’habitude, les élus proposent de réduire la pauvreté. Certains vont même jusqu’à chiffrer à -20 % ou -30 % la baisse qu’ils visent. Le président, lui, a clairement parlé de suppression. A ATD Quart Monde, c’est notre raison d’être.
De quel oeil voyez-vous le revenu universel d’activité annoncé jeudi ?
On aimerait qu’il s’accompagne d’une revalorisation. Ça a été le cas pour l’allocation adulte handicapé (AAH), pas pour le RSA, qui s’élève à 486 €. Selon nos estimations, il faudrait qu’il atteigne 800 ou 850 € pour permettre aux gens de retrouver de l’activité.
Un revenu que le président pourrait accorder en échange de certains « devoirs »…
Je pense qu’il s’adressait aux rares bénéficiaires du RSA qui se satisfont des 486 € pour vivre et ne cherchent pas de travail. Nous, on pense aux autres. C’est à l’Etat d’offrir les conditions pour que chacun trouve une activité. C’est l’Etat qui a le plus de devoirs.