Des gymnases de la ville accueillent les migrants du camp
Depuis l’évacuation du square, survenue jeudi matin, les 700 occupants sont logés dans cinq gymnases de la ville
« Thank you, thank you, mer-ci » Jeudi midi, la joie et le soulagement se devinent sur le visage de Mohammed. Comme 697 autres migrants, cet homme d’une cinquantaine d’années, originaire du Soudan, a dû évacuer le square Daviais, en centreville de Nantes. Au gymnase LéoLagrange, l’un des cinq lieux réquisitionnés par la mairie où ils ont été emmenés en bus, il a pu s’allonger sur un lit, déplier son duvet, et boire un café. « C’est une bonne nouvelle, ici c’est la belle vie », explique-t-il en anglais. Trente-neuf autres hommes sont hébergés sur place, dans de grandes tentes rouges.
Cinq gymnases réquisitionnés
Les autres ont été répartis dans les gymnases (plus spacieux) des quartiers Hauts-Pavés (Joël-Paon), Nantes-nord (La Géraudière), GrandBlottereau (Lebel) et Ile de Nantes (Emile-Morice). Équipés de sanitaires, ces lieux « offriront des conditions un peu plus dignes », indique Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique. A Léo-Lagrange, six douches sont disponibles ainsi que des kits d’hygiène, garnis d’un tube de dentifrice, d’un peigne,et d’un paquet de mouchoirs.
Ici règne une ambiance détendue. « Ils se connaissent à peu près tous, explique Eric Vissuzaine, agent de la ville volontaire devenu pour l’occasion directeur du centre. Il n’y a pas eu de groupes imposés. » A leur arrivée, certains ont pu passer des examens médicaux. Des paniers-repas ont été distribués, sur présentation d’une carte qui a été remise à chacun des occupants. Celle-ci leur servira aussi à entrer et sortir du centre, surveillé par deux agents 24 h sur 24 h. « On se sent bien, en sécurité ici. Ça change de la pluie, de la boue, et des problèmes du square, reconnaît Abdoulatif. On ne sait pas combien de temps on va être logés ici, mais au moment où je vous parle, tout va pour le mieux. ». Johanna Rolland, la maire de Nantes (PS), a confirmé que cet hébergement serait temporaire, jusqu’à début octobre maximum, avant un déménagement dans plusieurs autres lieux. D’ici là, les activités sportives sont suspendues dans ces gymnases.