20 Minutes (Nantes)

Des gymnases de la ville accueillen­t les migrants du camp

Depuis l’évacuation du square, survenue jeudi matin, les 700 occupants sont logés dans cinq gymnases de la ville

- Julie Urbach

« Thank you, thank you, mer-ci » Jeudi midi, la joie et le soulagemen­t se devinent sur le visage de Mohammed. Comme 697 autres migrants, cet homme d’une cinquantai­ne d’années, originaire du Soudan, a dû évacuer le square Daviais, en centrevill­e de Nantes. Au gymnase LéoLagrang­e, l’un des cinq lieux réquisitio­nnés par la mairie où ils ont été emmenés en bus, il a pu s’allonger sur un lit, déplier son duvet, et boire un café. « C’est une bonne nouvelle, ici c’est la belle vie », explique-t-il en anglais. Trente-neuf autres hommes sont hébergés sur place, dans de grandes tentes rouges.

Cinq gymnases réquisitio­nnés

Les autres ont été répartis dans les gymnases (plus spacieux) des quartiers Hauts-Pavés (Joël-Paon), Nantes-nord (La Géraudière), GrandBlott­ereau (Lebel) et Ile de Nantes (Emile-Morice). Équipés de sanitaires, ces lieux « offriront des conditions un peu plus dignes », indique Jean-Christophe Bertrand, directeur départemen­tal de la sécurité publique. A Léo-Lagrange, six douches sont disponible­s ainsi que des kits d’hygiène, garnis d’un tube de dentifrice, d’un peigne,et d’un paquet de mouchoirs.

Ici règne une ambiance détendue. « Ils se connaissen­t à peu près tous, explique Eric Vissuzaine, agent de la ville volontaire devenu pour l’occasion directeur du centre. Il n’y a pas eu de groupes imposés. » A leur arrivée, certains ont pu passer des examens médicaux. Des paniers-repas ont été distribués, sur présentati­on d’une carte qui a été remise à chacun des occupants. Celle-ci leur servira aussi à entrer et sortir du centre, surveillé par deux agents 24 h sur 24 h. « On se sent bien, en sécurité ici. Ça change de la pluie, de la boue, et des problèmes du square, reconnaît Abdoulatif. On ne sait pas combien de temps on va être logés ici, mais au moment où je vous parle, tout va pour le mieux. ». Johanna Rolland, la maire de Nantes (PS), a confirmé que cet hébergemen­t serait temporaire, jusqu’à début octobre maximum, avant un déménageme­nt dans plusieurs autres lieux. D’ici là, les activités sportives sont suspendues dans ces gymnases.

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Le gymnase Léo-Lagrange a été réquisitio­nné pour accueillir 40 migrants.

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