Le gouvernement livre sa recette
« 20 Minutes » revient sur les grandes lignes du projet de loi de finances, qui doit être présenté ce lundi
Le budget 2019 est présenté officiellement ce lundi matin à Bercy. Y aura-til des surprises ? Depuis l’interview du Premier ministre Edouard Philippe au
JDD fin août, qui a tracé les grandes lignes du « projet de loi de finances » (PLF), les annonces des ministères ont fusé. En définitive, quelques grandes lignes se dégagent de ce deuxième budget du quinquennat Macron.
Fonction publique.
Le chef de l’Etat a promis de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique en cinq ans, dont 50000 dans la fonction publique d’Etat. Mais pourra-t-il tenir cet engagement ? En 2018, seulement 1 600 suppressions de postes ont été actées. Pour 2019, Edouard Philippe en prévoit 4 500, puis plus de 10 000 en 2020. Or, avant même ces grandes coupes, l’exécutif fait face à des réactions très vives de la part des fonctionnaires. L’annonce de la disparition de 1600 postes au ministère des Sports (2018-2022), par exemple, a été vécue comme une « annonce brutale » par la ministre elle-même.
Prestations sociales.
Côté pile : les revalorisations mensuelles de la prime d’activité (+80 € pour le Smic d’ici à 2022), du minimum vieillesse (+35 € en janvier) et de l’allocation adulte handicapé (+100 € d’ici à 2022). Côté face : les aides personnalisées au logement, les allocations familiales et les pensions de retraites ne seront revalorisées que de 0,3% en 2019, alors que l’inflation est attendue à 1,3 %. Les ménages concernés risquent donc de subir une perte de pouvoir d’achat. « Au lieu de nous annoncer (…) des économies courageuses sur le train de vie de l’Etat (…), c’est à nouveau dans la poche des classes moyennes que l’on va chercher des efforts », a fustigé le patron LR Laurent Wauquiez.
Fiscalité.
Alors que « l’effet psychologique » du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu reste difficile à prévoir, plusieurs mesures ont déjà été avancées pour rassurer certaines catégories de contribuables. Trois cent mille retraités seront ainsi exonérés de la hausse de la CSG en 2019 et les années suivantes. En septembre, les salariés du public et du privé n’auront plus de cotisations sociales à payer sur leurs heures supplémentaires. Mais elles resteront imposables.
Déficit.
L’exécutif vise un déficit de 2,8% pour 2019, juste en dessous des 3 % imposés par Bruxelles. Ce qui laisse peu de marge de manoeuvre en cas de ralentissement de la croissance ou d’événement imprévu qui viendrait creuser les caisses de l’Etat. Le gouvernement sera donc attentif à la croissance de 2018 : après avoir espéré 2 %, Bercy s’est rabattu sur 1,7% pour construire son PLF. Mais certains organismes tablent plutôt sur 1,6%. Si cette prévision était exacte, cela voudrait dire qu’il faudrait trouver 2,5 milliards d’euros de plus pour boucler le budget.