20 Minutes (Nantes)

Charles était une fois dans l’Ouest

Succès Le chanteur était populaire aux Etats-Unis, où il a régulièrem­ent donné des concerts

- Fabien Randanne

« Aznavour, The Last Chanteur ». En français : « Aznavour, le dernier chanteur ». Tel était le titre choisi par le New York Times, il y a vingt ans, en octobre 1998, pour annoncer la série de concerts que l’artiste franco-arménien s’apprêtait à donner à Broadway. Franck Sinatra s’en était allé en mai de la même année, et l’interprète de La Bohème représenta­it outre-Atlantique l’ultime crooner encore en vie. Bien que Charles Aznavour refusât ce qualificat­if et préférât se définir comme « un parolier qui interprète parfois ses propres chansons », il n’en avait pas moins réussi à séduire le public américain et à s’ajouter à la liste de ces talents hexagonaux qui, à l’instar de Maurice Chevalier, Yves Montand ou Edith Piaf, ont réussi à se faire un nom au pays d’Elvis Presley. C’est d’ailleurs au côté d’Edith Piaf que Charles Aznavour a effectué son premier séjour à New York, en 1948. Une quinzaine d’années plus tard, en 1963, le chanteur, devenu entre-temps une star en France, se retrouvera en haut de l’affiche du Carnegie Hall. Sa prestation dans Tirez sur le pianiste, le so chic film de François Truffaut sorti aux Etats-Unis un an plus tôt (lire l’encadré), et son passage dans le populaire « Jack Parr Tonight Show » lui ont permis d’acquérir la notoriété suffisante pour jouer devant une salle comble. Parmi les spectateur­s se trouvait Bob Dylan : « J’y suis allé avec une personne française, sans savoir où je mettais les pieds», racontera-t-il à Rolling Stone en 1987. L’auteur de «The Times they Are A-Changin’» en est ressorti «époustoufl­é». C’est aussi à cette période qu’Aznavour, alors quadragéna­ire, rencontre une Liza Minnelli adolescent­e. « Il m’a vraiment tout appris sur le chant – comment chaque chanson est un film en soi », a-t-elle confié en 2013, selon des propos rapportés lundi par le New York Times. Les deux artistes se sont d’ailleurs retrouvés sur scène en duo au fil des décennies et aux Etats-Unis.

1998, 2006, 2009… Charles Aznavour s’est depuis produit à plusieurs reprises sur le sol américain où il a notamment interprété « She », son standard anglophone qui a atteint la première place des charts britanniqu­es en 1974. En août 2017, consécrati­on au pays du star-system, il a eu droit à son étoile sur le célèbre Walk of Fame de Hollywood Boulevard. « Je peux dire que je suis aussi un peu californie­n, [parce que j’ai] une fille ici et mes petits-enfants », se réjouissai­t-il alors devant une foule de 200 fans et invités. Lundi, le New York Times a de nouveau salué l’aura de Charles Aznavour en le qualifiant, dans le titre de sa nécrologie, de « Master of the Chanson ». Soit de « Maître de la chanson française ».

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En août 2017, Charles Aznavour (à dr.) reçoit son étoile sur le célèbre Walk of Fame de Hollywood Boulevard.

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