L’artiste The Blind expose son art tout en braille
Une exposition de The Blind, sa première en solo, est à découvrir à Trempolino, jusqu’au 12 octobre
« Touche l’art et l’art te touchera. » Voilà la phrase qu’écrirait The Blind (« L’aveugle », en anglais) s’il devait résumer son travail. Et ce n’est ni avec un marqueur ni avec une bombe de peinture qu’il irait l’inscrire sur un mur. Mais avec un stylo à colle et des dizaines de demi-sphères blanches, à fixer les unes à côté des autres. A 35 ans, The Blind expose pour la première fois en solo, à Trempolino, jusqu’au 12 octobre.
Plâtre, colle et provoc
L’artiste présente sa singularité. Celle de vouloir s’adresser aussi aux personnes malvoyantes, en utilisant le braille. « Quand on se lance dans le graff, on veut être vu par tout le monde, assure le Nantais, membre du collectif 100 Pression. Je me suis dit que ce n’était évidemment pas possible pour les aveugles.» Le jeune homme, qui porte des lunettes pour une simple myopie, apprend alors le braille. A l’aide de moules, de plâtre et de « son sens de la provoc », il écrit, sans autorisation la plupart du temps, ses premiers messages : « Ne pas toucher » sur l’église SainteCroix ; « Broyer du noir » dans les catacombes de Paris ; « Pas vu pas pris » sur le Palais de justice. « J’impose mon art et la notion d’accessibilité, comme on nous impose des publicités dans la rue », admet celui qui se décrit comme un « artiviste ». « Le grand public se rend compte que, tout seul, il n’a pas les clés de lecture, comme certains n’ont pas accès à l’art contemporain ou à la culture. » Un message que The Blind a déjà porté déjà dans une vingtaine de pays.