Le musée d’Arts s’ouvre au scandale impressionniste
Le musée d’Arts raconte l’histoire des impressionnistes venus à Nantes
En octobre 1886, la ville de Nantes organise un salon d’art réunissant des artistes confirmés (Delaunay, Gérôme, Merson…) et un groupe de nouveaux venus, adeptes d’un style avant-gardiste, dont les noms vont devenir mondialement célèbres : Renoir, Gauguin, Pissaro, Seurat, Sisley, Stevens, Rodin… Malgré les « critiques virulentes » visant ces impressionnistes, le salon est un immense succès : près de 100 000 personnes le visitent. Cent trente-deux ans plus tard, le musée d’Arts de Nantes propose de redécouvrir cet événement méconnu à travers une exposition jusqu’au 13 janvier.
Cachées dans les réserves
Intitulée « Le Scandale impressionniste », elle met en avant 70 peintures et sculptures sur les 1 800 pièces présentées en octobre 1886. « Une moitié était à Nantes, parfois cachée dans les réserves. L’autre moitié, on est allé la chercher auprès de collections publiques et privées en France et à l’étranger », raconte Cyrille Sciama, commissaire scientifique de l’exposition.
Parmi les oeuvres remarquables exposées figurent plusieurs tableaux « audacieux » de Guillaumin, Sisley et Seurat, un portrait de Cézanne, un buste de Rodin, une toile de Monet, de même que des peintures signées Roll et Benjamin-Constant critiquées, elles, pour leur érotisme. Mais le chef-d’oeuvre de l’exposition est sans aucun doute La Fin du déjeuner d’Auguste Renoir, acquise à l’époque par l’armateur nantais Louis Flornoy. « Ce salon à Nantes a contribué à changer le regard des collectionneurs et du grand public sur l’art moderne, estime Cyrille Sciama. C’était aussi la dernière fois que tous ces impressionnistes étaient réunis ensemble. Le mouvement s’est dispersé après ce coup d’éclat. »