Les skippers sont déjà dans les starting-blocks
Les skippers se préparent pour la route du Rhum
« Je déteste courir, je n’y vais jamais. Je fais un peu de vélo, mais c’est tout. » Nils Boyer ne se cherche pas d’excuses. A moins d’un mois du départ de la route du Rhum (le 4 novembre), le benjamin de la course transatlantique, qui emmène les skippers de Saint-Malo (Ille-etVilaine) à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, ne perd pas son temps à se forger un physique de décathlonien. Du haut de ses 22 ans, il préfère habituer son corps à dormir très peu, lui qui passera sans doute une vingtaine de jours en mer.
«Des plats lyophilisés»
Le Malouin appelle cela la « rupture de sommeil social. On doit changer de rythme de vie. » Depuis quinze jours, il se couche vers 20 h, se réveille une heure et demie plus tard et recommence cette manoeuvre à quelques reprises dans la nuit. Il se contente ensuite de petites siestes de quinze minutes, ici et là. « Je m’endors en trente secondes », explique Boyer.
Certains skippers, plus expérimentés, peuvent « passer du mode terrien au mode marin en quelques minutes ». C’est le cas de Luc Coquelin, qui prendra le départ de sa sixième édition à bord de Rotary-La mer pour tous. « C’est une nouveauté à chaque fois. Mais je n’ai pas vraiment besoin de me préparer », assure ce skipper expérimenté. Adapter son sommeil ? « Je dors comme un bébé jusqu’au dernier moment. » Faire du sport ? « Je navigue presque tous les jours, donc ça m’entretient. J’ai 60 ans, je préfère me préserver. » Quant à son alimentation, elle est « saine toute l’année. Mais, à bord, ce sera des plats lyophilisés. »
Dernier qualifié de cette 11e édition, Erwan Thibouméry (Gold.fr pour Bioniria) n’a pas eu le temps d’adapter son rythme de sommeil. Plombé par un démâtage en avril, il a passé ses jours et ses nuits à bricoler sur son multicoque. « J’ai soigné le bateau plus que le bonhomme. Ma préparation, elle s’est faite à bord du cata, sur le port de Lorient. J’ai poncé, peint, bricolé. » Il sait, comme les autres, qu’il ne pourra pas dormir pendant les premiers jours à bord. C’est le prix de l’aventure.