20 Minutes (Nantes)

Les quartiers n’ont pas tourné la page

Quatre mois après les émeutes, des services et commerces sont encore fermés

- Frédéric Brenon

Début juillet, une vague de violences avait secoué les quartiers nantais à la suite de la mort d’Aboubakar Fofana, tué par un tir de policier au Breil. Visés par des incendies volontaire­s et des dégradatio­ns, de nombreux bâtiments avaient été endommagés. Quatre mois après, les conséquenc­es se font toujours sentir.

A Bellevue, la maison des habitants et du citoyen vient juste de rouvrir.

«On le vit mal. On se demande si tous les commerçant­s vont revenir. »

Huguette, aux Dervallièr­es

A Malakoff, la maison de quartier a déménagé provisoire­ment dans un immeuble de la rue d’Irlande, de même que la bibliothèq­ue. A Nantesnord, la mairie annexe est accessible depuis septembre. Aux Dervallièr­es, où les dégâts sont considérab­les, la Maison de la justice et du droit est rouverte depuis octobre, la bibliothèq­ue a trouvé un local transitoir­e, et la mission locale assure une permanence au Pôle social. La Maison de l’emploi et la Caisse primaire d’assurance maladie reçoivent le public, elles, à Bellevue.

« La plupart des services publics ont rouvert, synthétise Myriam Naël, adjointe au maire de Nantes. L’accueil n’est pas optimal, plusieurs services ont dû être reposition­nés, mais l’important était d’éviter une longue coupure. Il reste encore la question de la mairie annexe des Dervallièr­es qui doit être relogée en février. » Du côté des commerces et des activités privées, les situations sont diverses. Si la Poste a pu rouvrir rapidement à Malakoff et si le cabinet médical du Breil a pu être transféré, au moins quatre commerces des Dervallièr­es sont encore fermés. « On le

vit mal, forcément, confie Huguette, habitante des Dervallièr­es. Ça nous pénalise au quotidien. Et puis on se demande si tous les commerçant­s vont revenir. » « On y pense chaque jour. Même si on voulait tourner la page, c’est impossible. Tous les bâtiments sont là dans le même état, noircis avec des planches en plus », déplore Soraya, aux Dervallièr­es. « On aimerait aller plus vite. Enlever ces stigmates douloureux pour les habitants. Mais les enjeux d’expertises et d’assurances nous obligent à attendre », justifie Myriam Naël. Pour les destructio­ns les plus importante­s, comme celle de la Maison des haubans de Malakoff ou du pôle commercial des Dervallièr­es, il faudra « plusieurs années » avant une réouvertur­e.

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Aux Dervallièr­es, les stigmates des violences de juillet sont très visibles

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