20 Minutes (Nantes)

« J’avais peur qu’il ne me lâche jamais », confie Margaux

Margaux, qui n’a pas donné suite à un premier rendez-vous, a été assaillie de SMS et de messages sur Facebook

- Propos recueillis par Laure Beaudonnet

«Il y a un an et demi, je me suis séparée d’avec mon copain et je me suis inscrite sur un site de rencontres, pour connaître de nouvelles personnes, raconte Margaux, 24 ans, victime de cyberharcè­lement. Un trentenair­e m’a contactée directemen­t sur Facebook, sans passer par le site. J’étais plutôt surprise, car je n’avais pas renseigné mon nom, ni ma ville. J’ai accepté de discuter avec lui sur Messenger, sans l’ajouter en ami. J’ai consenti à le rencontrer une seule fois, pour voir.

Je l’ai trouvé d’emblée beaucoup trop à l’aise. Il a essayé de m’embrasser, de me prendre par les épaules, je l’ai repoussé tout de suite. Une première rencontre, ça ne se passe pas comme ça. On se fait la bise, on discute un peu… Il était célibatair­e depuis longtemps, salarié. Il essayait de me faire rêver. Il me disait : “Si on est ensemble, on fera des voyages.” A la fin du rendez-vous, j’ai été très claire. Je lui ai dit qu’il n’y aurait rien entre nous.

La peur de « paraître stupide »

Il a commencé alors à m’envoyer des messages sur Facebook et par SMS, le matin, le soir. Je ne sais pas comment il a eu mon numéro, vu que je ne lui avais jamais donné. Il n’était pas agressif, mais il disait : “Tu me plais vraiment”, “Quand est-ce qu’on se revoit?” Il ne prenait pas en compte mon avis. J’ai fini par dire clairement : “Arrête de me contacter, c’est fini.” Je l’ai bloqué sur Facebook et par SMS. Et là, il m’a envoyé un mail. J’ai répondu que, s’il continuait, j’irais voir la police, et je l’ai bloqué partout, même sur certains réseaux où je n’étais pas en contact avec lui. Je me suis dit : “Si je laisse la moindre brèche, il va réussir à s’engouffrer dedans.” Aujourd’hui encore, je reçois régulièrem­ent un SMS, non signé. Si c’était quelqu’un que je connais, il développer­ait. Au début, je n’étais pas vraiment choquée, mais, quand j’ai compris qu’il ne lâcherait pas l’affaire, je me suis dit : “S’il a trouvé mon numéro de téléphone, il peut trouver mon adresse, etc.” Je n’avais pas peur qu’il m’agresse, mais qu’il ne me lâche jamais.

Je ne suis pas allée voir la police, j’ai pensé que je passerais pour quelqu’un de stupide. Si, un jour, il m’appelait, par exemple, j’en parlerais sérieuseme­nt avec mon copain actuel et on déciderait d’une marche à suivre. »

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« J’ai surtout eu peur qu’il ne me lâche jamais », raconte Margaux.

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