Intrusions à la SNCF, danger mortel
Plusieurs jeunes ont déjà perdu la vie en ayant pénétré sur des sites ferroviaires
Le 13 mars 2017, un homme de 21 ans avait été mortellement électrocuté alors qu’il se trouvait en gare de triage du Grand-Blottereau à Nantes, un site interdit au public. « Un groupe de jeunes était entré pour y tourner un clip de rap, se souvient Stéphanie Dommange, directrice régionale de la SNCF. L’un d’eux est monté sur un wagon et un arc électrique s’est formé depuis la caténaire. Tout le monde a été très marqué par le drame. » La même année, 55 personnes ont perdu la vie en France lors d’intrusions similaires sur des emprises ferroviaires. Pour « faire prendre conscience des risques » et « changer les comportements », la SNCF a donc lancé une campagne choc, renforcée par des interventions auprès des lycéens. Vendredi, elle était au lycée des Savarières, à Saint-Sébastien. Au programme, explication des deux principales causes d’accidents mortels : la collision et l’électrocution. Dans la région nantaise, trois sites sont particulièrement exposés aux risques en raison de leur proximité directe avec la ville : la gare de triage de Chantenay, celle de l’Etat (île de Nantes) et celle du Grand-Blottereau. Elles sont régulièrement visitées par des piétons cherchant un raccourci, un lieu pour faire la fête ou s’isoler. « Les réseaux sociaux ont aussi amené des effets de mode, comme le train-surfing, qui consiste à s’agripper à un wagon roulant. Ou l’Urbex [exploration urbaine] », explique Julie Pla, responsable de la campagne de prévention. Les tagueurs
et graffeurs sont également des victimes potentielles connues de longue date. « Beaucoup ne se rendent pas compte de l’effet de souffle au passage d’un train », déplore Julie Pla.
Entre septembre 2009 et juillet 2011, trois Nantais, âgés de 18 à 23 ans, ont trouvé la mort à la gare de l’Etat, à deux pas du Hangar à bananes. Depuis, le site a été renforcé par plusieurs hauts grillages et même des barbelés. « On a beau mettre des pancartes, des caméras, des agents de surveillance, il faut régulièrement intervenir, regrette Stéphanie Dommange. Il y en a toujours qui bravent les interdits. D’où l’importance d’expliquer et réexpliquer quels sont les risques. »
«On a beau mettre des pancartes, des caméras... Ils bravent les interdits.»
Stéphanie Dommange, SNCF