20 Minutes (Nantes)

«J’ai toujours recherché les émotions»

Le chanteur Tim Dup a réédité son premier album, « Mélancolie heureuse », avec cinq titres bonus

- Propos recueillis par Fabien Randanne

Il est aussi à l’aise au rythme d’une valse que dans des expériment­ations électros. A 23 ans, Tim Dup – Timothée Duperray à l’état civil – a la « mélancolie heureuse », comme il le chante dans l’une de ses chansons. Ces deux mots a priori contradict­oires – un oxymore – servent d’intitulé à son premier album, réédité au début du mois avec cinq titres bonus.

Vous avez lancé votre carrière sans passer par un télécroche­t. N’avezvous jamais pensé à tenter votre chance dans l’une de ces émissions ?

Non. Ce sont des émissions qui, quand ça marche bien, mettent en lumière les artistes presque artificiel­lement, avec de gros moyens et une forte médiatisat­ion. Je suis content d’avoir pris le temps de travailler sur mon disque. Quand il est sorti [en octobre 2017], cela n’a pas explosé, mais le public a répondu présent.

Votre musique fait le grand écart entre la tradition de la chanson francophon­e à texte et des sonorités très contempora­ines. D’où vient cet éclectisme ?

Mon éducation musicale a été variée. Petit, j’écoutais aussi bien des chansons françaises que Bob Dylan ou les Cure. Je me suis fait moi-même une culture électro, l’apprentiss­age du piano m’a ouvert au jazz, et j’ai découvert le hip-hop sur le tard. Mon album, très hybride, laisse entrevoir que j’écoute plein de choses. Un prélude de Chopin peut autant m’émouvoir qu’une chanson de Franck Ocean. J’ai toujours essayé de rechercher les émotions dans ce que je fais.

La réédition de cet album est sous-titrée « Nouvelle impression ». Une manière de dire que vous vouliez le compléter ?

L’idée était de laisser quelques inédits et des remix pour les gens qui me suivent ou ceux qui vont me découvrir. Les inédits sont des morceaux assez différents des autres et font le pont entre ce que j’ai fait et ce que je veux faire.

Le 5 décembre, vous montez sur scène à Pleyel, une prestigieu­se salle parisienne. Que représente ce concert pour vous ?

Je suis sorti du concert à la Cigale [à Paris, en mai] assez surpris par la ferveur et l’attachemen­t du public aux chansons, dont il reprenait les paroles. C’était fabuleux, alors on s’est dit, pourquoi pas une salle comme Pleyel? Ce sera la fin de la tournée, un moment spécial et émouvant, avec des personnes qui ont compté pour moi qui m’accompagne­ront sur scène.

Un moment de mélancolie heureuse ?

Oui. Il faudra nuancer avec des moments plus émouvants et d’autres de grosse teuf. La scène, c’est formidable, on peut changer ses chansons, les intégrer dans le cadre d’un partage de l’instant avec le public.

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Le musicien prometteur terminera sa tournée le 5 décembre, à Paris.

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