20 Minutes (Nantes)

« J’ai eu le privilège rare d’être pote d’énormes stars »

Le parolier et producteur Pierre Billon raconte son amitié avec Johnny Hallyday ainsi que ses 1000 vies dans un livre

- Propos recueillis par Clio Weickert

Rencontrer Pierre Billon, c’est toucher du doigt la vie rock’n’roll. Dans son livre Johnny, quelque part un aigle (éd. Harper Collins), paru le 14 novembre, « Bibi » retrace son amitié avec Johnny Hallyday. Le parolier y dévoile aussi sa vie. Le tutoiement a été utilisé dans cette interview, car vouvoyer Pierre Billon, c’est s’exposer à : «Tu fais chier avec tes “vous”.»

Quelle importance Johnny occupait-il dans ta vie ?

Enorme. J’ai eu le privilège rare d’être le pote d’énormes stars, sûrement parce que je devais être discret et élégant. Je suis très proche de Sardou depuis mon enfance. Ensuite, j’étais très pote avec Liza Minnelli…

Plus que ça d’ailleurs, comme tu le dévoiles…

Oui, ça a été mon amour de jeunesse et j’ai été le sien. J’ai aussi été très près de Sinatra, Sammy Davis Jr. Mais après, tu n’oses pas le dire parce que tu as peur que les gens disent : « C’est Pinocchio, le machin. » Mais non, c’est vrai. Et puis Johnny bien sûr. A partir du moment où j’ai arrêté de travailler avec lui, on a commencé à faire des voyages ensemble, presque initiatiqu­es. Des road trips aux Etats-Unis.

Ton livre commence par l’hommage rendu à la Madeleine, un bel hommage selon toi ?

Merveilleu­x. J’ai entendu plein de choses, notamment qu’il aurait préféré un truc plus… (silence) Non, jamais de la vie ! Un mec qui a fait toutes ces entrées en scène, comment veux-tu qu’il ne fasse pas la sortie de scène la plus grosse possible ? Il est parti par la foule, avec la foule et avec ses amis les fans, les gens qu’il aimait. C’était la seule chose qu’on pût faire pour Jojo.

Ce livre retrace aussi ton parcours. Combien de vies as-tu eues ?

Un paquet ! Je n’avais pas de plan de carrière et, quand tu n’en as pas, tu fais plein de trucs différents. Je m’en foutais et j’étais capable de faire n’importe quoi. Il y a très peu de temps, dix ans peut-être, je me suis dit que j’allais essayer d’arrêter les conneries et de faire un truc sérieux. Conclusion : quand tu as plein de dons, ça ne sert à rien si tu n’as pas la technique. Donc, il faut en prendre un seul et ne faire que ça.

Eprouves-tu parfois certains regrets ?

Non, parce que je m’en suis toujours sorti. J’ai mes enfants et je m’en suis bien occupé, j’ai enterré ma mère dignement… Après, j’ai fait des trucs bien, d’autres moins. J’avais peur du succès. Dès que ça marchait, j’arrivais toujours à faire une connerie pour faire autre chose. J’ai quitté Michel Sardou pour aller chez Hallyday alors que je venais de faire « Femme des années 1980» [«Etre une femme»]! Après, avec Hallyday, je me suis lancé dans des trucs qui n’avaient encore jamais été faits. Je suis un farfelu.

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Le musicien se confie dans «Johnny, quelque part un aigle».

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